La nouvelle légion de Kadhafi
Lors du dixième sommet de la Cen-Sad (Communauté des États sahélo-sahariens), qui aura lieu à Cotonou au Bénin du 12 au 18 juin, Mouammar Kadhafi compte faire valider par ses pairs un projet qui lui tient à cur : la mise en place d’une force militaire conjointe de deux mille hommes composée au départ de quatre contingents (libyen, malien, nigérien et tchadien) dont le but sera d’assurer, par des patrouilles mobiles transfrontalières, la sécurité d’une partie de l’ensemble sahélo-saharien. Une réunion préparatoire regroupant les chefs d’état-major et les responsables des services de sécurité de ces quatre pays a déjà eu lieu les 17 et 18 janvier à Syrte, au cours de laquelle la Libye s’est engagée à fournir l’essentiel de la logistique (véhicules et hélicoptères). Reste à surmonter un obstacle de taille : l’hostilité algérienne à ce projet, perçu comme une lointaine réminiscence de la Légion islamique Kadhafienne des années 1980. L’Algérie, qui est le seul pays de l’espace Cen-Sad à ne pas être membre de cette institution (laquelle regroupe vingt-cinq pays), a d’ores et déjà fait connaître à ses voisins malien et nigérien son opposition de principe à l’existence d’une telle force. Une position qu’elle devrait réitérer à l’occasion d’une conférence régionale sur la question touarègue, prévue fin mai en un lieu encore indéterminé et qui regroupera, avec l’Algérie et la Libye, le Mali et le Niger.
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