Triple succès

Les organisateurs des IXes assises du FFA, les 3 et 4 mars, peuvent être satisfaits.

Publié le 13 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

Léonce Koné a triplement gagné son pari. Les IXes assises du Forum francophone des affaires (FFA), qu’il a organisées les 3 et 4 mars à Ouagadougou, ont été un franc succès. « J’attendais 200 personnes du pays et 100 de l’extérieur, il y en a au moins 450 ! » s’est exclamé le président du comité burkinabè du FFA devant l’entrée de la salle de conférences de Ouaga 2000, juste avant l’ouverture officielle des débats. Grâce à cette forte affluence, l’ancien cadre de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), directeur général de la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) depuis 1999, a atteint les objectifs qu’il s’était fixés : rassembler les énergies autour de cet événement, redonner vigueur aux comités africains du FFA et offrir à son pays une place de choix dans ces débats.
Le FFA n’avait pas organisé d’assises en Afrique depuis Cotonou, en 1995, et les précédentes éditions africaines, Dakar en 1989 et Maurice en 1993, étaient beaucoup plus rapprochées. Au fil du temps, la mobilisation des 28 comités nationaux africains de l’organisme, sur un total de 53 dans le monde, s’est un peu émoussée. À tel point que les IXes assises n’ont pas pu être organisées dans la foulée du Sommet de la Francophonie, en novembre dernier, comme le veut la tradition. Un couac désormais oublié. Léonce Koné et Ouagadougou ont réussi à fédérer de nombreuses personnalités autour d’un vaste thème de réflexion : investir dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Pour l’occasion, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCIB) a mobilisé ses homologues africaines, mais aussi française, avec le soutien actif de la Maison de l’Afrique. La CCIB a également financé la moitié du budget de l’opération (120 millions de F CFA, 185 000 euros), la Maison de l’entreprise du Burkina et l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) se partageant le solde.
Grâce à quoi Ouagadougou s’est retrouvé au coeur d’échanges publics, parfois vifs, sur les vertus de l’intégration régionale et les vices de la mauvaise gouvernance corruption et immobilisme juridique étant les premiers handicaps à l’investissement. « À 19,5 % du PIB actuellement, les flux d’investissement sont insuffisants pour assurer le développement. Il faudrait au moins 25 % du PIB », a martelé Maria Niculescu, directrice de la coopération économique à l’AIF. Mais les intersessions, comme les dîners et les réceptions officielles, ont été l’occasion d’échanges plus complices. Qu’ils soient originaires de l’Uemoa ou de la Cemac, bon nombre de participants ont montré qu’ils partageaient la même volonté d’avancer.
Quant aux entrepreneurs burkinabè, leur présence et leurs interventions ont comblé Léonce Koné, confirmant qu’il avait réussi à imposer le comité local du FFA dans le paysage institutionnel du pays. Place, maintenant, à l’organisation de rencontres plus ciblées sous l’étiquette « FFA », à l’instar de la mission d’entrepreneurs canadiens qu’il a accueillie fin 2004 et qui s’est traduite par la signature d’une vingtaine d’accords commerciaux.

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