Paris vaut bien un salon

Publié le 13 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

Le Salon du livre de Paris, qui se tient à la porte de Versailles du 18 au 23 mars, fête son vingt-cinquième anniversaire. S’il a conservé un attrait indéniable pour les passionnés de lecture, force est de reconnaître qu’il a échoué à drainer un large public. La fréquentation est même en baisse : 234 000 visiteurs en 2000, 238 000 en 2001, 219 000 en 2002, 186 000 en 2003, 185 000 en 2004. Et ce n’est pas la littérature russe, invitée d’honneur en 2005 (après les lettres chinoises l’an dernier), qui semble en mesure d’enrayer ce déclin.
Il faut dire que la concurrence est rude. On ne compte plus les villes françaises qui organisent leur salon ou leur foire littéraire : le magazine Livres Hebdo en a recensé plus de cent cinquante entre janvier et décembre 2005 ! Si la plupart de ces manifestations ont une vocation essentiellement locale, d’autres, centrées sur un thème ou un genre, connaissent un rayonnement beaucoup plus large. C’est le cas du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, dont la dernière édition s’est tenue à la fin de janvier, du Salon du livre insulaire d’Ouessant, qui se déroulera en août, du Festival international de géographie de Saint-Dié (fin septembre), des Rendez-vous de l’histoire de Blois (octobre) ou encore du Salon du livre de jeunesse de Montreuil (fin novembre). Sans compter d’autres manifestations thématiques organisées à Paris même, comme le récent Maghreb des livres, en février (voir J.A.I. n° 2301).
Avec moins de 200 000 entrées (pour 1 250 éditeurs présents), Paris ne fait donc guère recette, comparé à d’autres capitales. Le Caire a enregistré 4 millions de visiteurs en 2004, Calcutta 2,3 millions, Téhéran 1,8 million, Buenos Aires 1,1 million. Près de 700 000 personnes se rendent au Salon d’Alger, qui se tient d’ordinaire en septembre. Même une petite ville comme Genève accueille 180 000 visiteurs à la fin d’avril.
Pour les professionnels, Paris est un rendez-vous parmi d’autres. Rien à voir avec la Foire de Bologne, haut lieu international du livre pour la jeunesse, et dont la prochaine édition a lieu du 13 au 16 avril, et surtout celle de Francfort, où se négocient, en octobre, les ventes de droits pour le monde entier. Avec ses 200 000 m2 (contre 35 000 à Paris) de superficie et plus de 6 000 exposants d’une centaine de pays, la Frankfurter Buchmesse est incontestablement la grand-messe mondiale du livre. Même si La Foire internationale de Londres (du 13 au 15 mars cette année), prend, avec 1 500 exposants de plus de 100 pays, une place grandissante dans ce marché des droits.

Pour en savoir plus : www.salondulivreparis.com

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