Kenya : assassinat politique ?

Publié le 13 mars 2005 Lecture : 1 minute.

L’homme politique le plus mystérieux de Nairobi, Pia da Goma Pinto, vient d’être abattu.
Il était originaire de Goa (Inde). Avant de tourner définitivement le dos au sport, il avait représenté le Kenya comme coureur dans les compétitions internationales. Il s’adonna par la suite, corps et âme, à l’Union africaine du Kenya (devenue le Kanu). C’était à l’aube de l’insurrection mau-mau. Pendant sept ans, Pia da Goma Pinto fut le seul Indien à partager avec les Africains toutes les conséquences de la répression.
Il n’a jamais caché ses préférences pour le marxisme. Alors qu’il nouait des relations amicales avec les pays communistes de l’Europe orientale, il se garda bien de s’identifier avec le Parti communiste. Fortement convaincu de la nécessité de constituer une aile socialiste au sein du parti au pouvoir, il se considérait volontiers comme l’animateur du petit groupe de jeunes marxistes dynamiques qui uvrait dans ce sens.
Pia Pinto dirigeait la revue bimensuelle Pan Africa. Sa politique de non-alignement était fort connue, et l’on pense qu’il a été, ces derniers temps, à l’origine des dispositions favorables de Nairobi à l’égard des pays communistes.
Entièrement dévoué à la cause de l’indépendance du Kenya, l’homme était profondément
respecté par les Africains, bien que sa nature concrète et son attachement aux principes
marxistes eussent tendance à amoindrir son influence sur les hommes politiques du Kenya.
Jeune parlementaire, kényan d’origine asiatique, il fut le seul qui réussit à se mêler aux tractations qui aboutirent à la prise du pouvoir par le parti dominant. A-t-il été victime d’un criminel de droit commun ou d’un crime politique ? Si la deuxième hypothèse devait un jour se révéler exacte, cela pourrait avoir de graves répercussions au sein du parti au pouvoir.

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