Caravelles et michetonneuses
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Partout dans le monde, la prostitution engendre un vocabulaire haut en couleurs. Pour ce qui est de la France, une terminologie très précise désigne les différentes façons d’exercer « le plus vieux métier du monde ». La chandelle stationne. La marcheuse fait les cent pas sur une portion de trottoir. L’échassière attend sur un tabouret de bar, l’entraîneuse dans le bar. La zonarde ou la bucolique travaille dans les bois et les parcs. La serveuse montante de certaines auberges est inscrite à la sécurité sociale.
Les amazones draguent au volant, les call-girls se font appeler au téléphone, les michetonneuses se font racoler aux terrasses de café, les caravelles fréquentent palaces et aérogares. L’étoile filante arrondit ses fins de mois.
Les madelonnettes étaient des religieuses d’une des congrégations ayant pour mission, depuis le XIIIe siècle, de recueillir « les filles tombées et repenties ». À partir du XIXe siècle, le mot désigne les « femmes de mauvaise vie », cloîtrées de gré ou de force dans un couvent consacré à sainte Marie-Madeleine.
Tiré du Quid 2005, éd. Robert Laffont, 2190 pages, 32 euros.
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