Quand le Maghreb tient salon

Publié le 13 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Ce ne sont pas les salons et les foires du livre qui manquent tout au long de l’année. En France, chaque ville, ou presque, organise le sien ou la sienne. En ce qui concerne le Maghreb, Alger, Casablanca, Tunis, Tanger, Sfax, pour ne citer que des grandes cités, ont leur propre rendez-vous annuel.
« Le Maghreb des livres » de Paris, dont c’était les 5 et 6 février la onzième édition, a toutefois un cachet à nul autre pareil. Organisée par Coup de soleil, association visant à mettre en valeur tout ce que le Maghreb et les populations qui en sont originaires apportent et ont apporté à la France, la manifestation s’apparente à une grande réunion de famille. L’ambiance y est d’autant plus chaleureuse depuis qu’en 2001 Bertrand Delanoë, le maire de Paris, natif de Tunisie, a décidé d’accueillir la manifestation dans les somptueux salons de son Hôtel de Ville. Français de souche et Franco-Maghrébins de tous horizons s’y côtoient dans l’allégresse, animés par la même envie de découvrir de nouvelles lectures et de rencontrer des auteurs.
Ceux-ci étaient près de deux cents cette année à participer aux séances de dédicace. Avec
près de 4500 ouvrages de tout genre, le public s’est vu proposer un très large panorama de la production maghrébine et française. Les revues et magazines se voyant réserver un espace spécifique où l’on trouvait le stand du Groupe Jeune Afrique, partenaire de l’opération.
Cette année, l’accent a été mis sur la Tunisie. Heureuse initiative, car si l’on parle beaucoup des nouveaux éditeurs algériens (Casbah, Chihab, Barzach) et marocains (Eddif, Tarik, Le Fennec) et moins de leurs confrères tunisiens, c’est probablement parce que
ces derniers ont une longueur d’avance. Créée il y a près de quarante ans, Cérès est la plus importante maison de tout le Maghreb. Cet éditeur généraliste a, au cours des
dernières années, surtout développé ses collections de poche, constituées pour une bonne part de classiques français. À l’opposé, Alif, fondé en 1986, est tourné vers les beaux-livres. Dans le sillage de ces deux pionniers, d’autres maisons telles que Alyssa, Clairefontaine ou encore L’Arbre ont su se faire une place au soleil. L’activité des uns et des autres est soutenue par l’État tunisien, à travers, notamment, des acquisitions pour les 300 bibliothèques publiques que compte le pays.
Si le Maghreb des livres a donné un coup de projecteur sur cette production, en général de
grande qualité, reste à la faire connaître d’un public plus large à travers le réseau des librairies françaises. On sait que, rentabilité oblige, ce n’est pas une mince affaire.

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