Pourquoi Blé Goudé a reculé
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C’est tard dans la nuit du 9 décembre qu’un conseiller de Laurent Gbagbo a suggéré à Charles Blé Goudé, le leader des « Jeunes patriotes » ivoiriens, de renoncer à la manifestation que son mouvement devait organiser le surlendemain à Abidjan pour réclamer le départ des troupes françaises et la création d’une commission d’enquête internationale sur les dramatiques événements du 6 au 9 novembre. À en croire le conseiller présidentiel, la marche risquait en effet de donner lieu à de « graves dérapages », en raison de l’intention prêtée au « G7 » (les mouvements d’opposition signataires des accords de Marcoussis) de l’infiltrer, avec l’aval de certaines représentations diplomatiques. L’objectif supposé des perturbateurs était de provoquer des heurts, d’orchestrer des casses, voire de s’attaquer à la présidence…
Blé Goudé, qui sortait de trois réunions avec les responsables de l’armée, de la gendarmerie et de la police, a, dans un premier temps, décidé de maintenir sa marche, convaincu d’être en mesure de prévenir tout débordement. Avant de se raviser et d’envisager de tenir un simple meeting dans un stade d’Abidjan. La présidence l’ayant informé que cette solution présentait des risques encore trop importants, il a finalement renoncé à toute démonstration publique, ce 11 décembre. La veille, pour parer à toute éventualité, le chef de l’État avait interdit par décret quelque manifestation que ce soit sur la voie publique jusqu’au 10 mars 2005.
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