Malaise dans l’Extrême-Nord
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Huit portefeuilles sur soixante : la province de l’Extrême-Nord n’est pas satisfaite de sa représentation dans le nouveau gouvernement camerounais. Après avoir donné 70 % de ses suffrages (25 % du total national) à Paul Biya, les populations de cette région espéraient des postes plus gratifiants. Les militants de Maroua, la capitale régionale, ont exprimé leur malaise en barrant d’un « À vendre » rageur les murs du siège local du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir). Ils reprochent à Biya de n’avoir pas nommé un enfant de la province à un ministère social (Santé, Agriculture et Développement rural, Urbanisme) ayant un impact direct sur l’amélioration de leurs conditions de vie, parmi les plus difficiles du pays.
À leurs yeux, les ministères de l’Éducation de base, de la Planification ou des Relations avec le monde islamique ne sont pas assez sociaux. Encore moins ceux de la Jeunesse, des Transports et de l’Environnement. Ils regrettent aussi qu’aucun « jeune cadre actif sur le terrain et à fort potentiel » n’ait été promu. Les militants seront-ils consolés par la présence dans l’équipe des deux principales figures politiques de l’Extrême-Nord, Amadou Ali, 61 ans, le tout-puissant vice-Premier ministre en charge de la Justice, et Cavaye-Yéguié Djibril, 64 ans, le président du Parlement ?
Une seule certitude : derrière ce malaise se cache en réalité la rivalité avec la province voisine du Nord, dont les cadres apparaissent à certains en bien meilleure posture dans la perspective de l’après-Biya, qui est ici dans tous les esprits.
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