Joyce Mujuru, bras droit de Mugabe
Publié le 12 décembre 2004 Lecture : 1 minute.
Le numéro deux du Zimbabwe est désormais une femme. Et pas n’importe laquelle. Joyce Mujuru, 49 ans, élue vice-présidente le 4 décembre, lors du congrès du parti au pouvoir, le Zanu-PF, est une combattante. De celles qui savent utiliser des grenades et des automitrailleuses. En 1973, alors âgée de 18 ans, elle s’engage dans les rangs de l’armée de libération nationale contre le régime raciste de l’ex-Rhodésie et rejoint un camp d’entraînement au Mozambique voisin. C’est là qu’elle adopte le nom de guerre « Teupai Ropa » qui, littéralement, signifie « répandre le sang ». En 1977, elle épouse Solomon Mujuru, commandant en chef de l’armée de libération. L’indépendance acquise en 1980, Joyce Mujuru est la première femme, et la plus jeune ministre, à entrer au gouvernement. D’abord chargée des Affaires féminines, elle a depuis occupé plusieurs portefeuilles ministériels – le dernier en date étant celui des Ressources en eau et du Développement des infrastructures – et même siégé comme ministre de la Défense.
Entretemps, celle en qui plusieurs commentateurs voient un successeur possible au président Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, décide de reprendre ses études, abandonnées trop tôt, et de s’inscrire en licence d’administration publique à l’université de Marondera, au Zimbabwe.
Déterminée et courageuse, Joyce Mujuru n’aura cependant pas la tâche facile. Sa promotion a créé des tensions au sein du Zanu-PF. Plusieurs délégués ont eu la désagréable impression que Mme Mujuru leur était imposée. Mugabe aurait cédé aux pressions d’une fraction du parti, dirigé par l’époux de Joyce Mujuru, pour que le poste revienne à une femme.
Les luttes intestines pour le pouvoir qui, depuis plusieurs années, entourent la succession de Mugabe, lequel aurait indiqué qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat en 2008, ne semblent donc pas près de se tarir.
