Indicateurs au vert

Publié le 12 décembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Au vu de ses rapports précédents, on ne peut soupçonner le Conseil national économique et social (Cnes) de complaisance à l’égard du pouvoir. C’est pourquoi les indicateurs dévoilés à l’occasion de sa 25e session, les 7 et 8 décembre, ont comblé Ahmed Ouyahia. Le Premier ministre n’a pas boudé son plaisir, affirmant que « pour une fois, les chiffres du Cnes sont identiques à ceux donnés par mon gouvernement ».
L’Algérie aurait, selon les conclusions du Cnes, atteint l’objectif du Millénaire arrêté en 2000 : réduire de moitié la pauvreté à l’échéance 2015. Le nombre d’Algériens disposant de moins de 1 dollar par jour – seuil de la pauvreté extrême – est passé de 1,6 million en 1995 à 605 112 en 2003, soit 1,9 % de la population. Les autres indicateurs du développement humain sont également au vert : augmentation sensible des revenus, donc de la consommation des ménages (+ 9,37 %), hausse du taux de scolarisation (notamment des filles) et, surtout, une spectaculaire baisse (près de dix points) du chômage. Ouyahia n’était pas peu fier d’annoncer aux membres du Cnes que l’économie algérienne avait créé 500 000 emplois, permanents ou contractuels, pour la seule année 2004, qui, comme les précédentes, sera marquée par une forte croissance du PIB (+ 5,8 %).
Ces performances ont été possibles, selon le Cnes, grâce « aux différents programmes alternatifs mis en place par les pouvoirs publics », comme le Plan national de développement de l’agriculture (PNDA) ou le Plan de soutien à la croissance économique (PSRE, des investissements publics de l’ordre de 7 milliards de dollars entre 2002 et 2004). Ahmed Ouyahia a réaffirmé son intention de poursuivre l’engagement de l’État dans l’investissement par le biais du plan quinquennal qui devrait débuter en janvier 2005 avec une contribution du Trésor public de 50 milliards de dollars.
Mais, pour le Premier ministre, les performances économiques ne seraient pas pérennes sans prolongement politique. Il a insisté sur les réformes à venir (« la mère des réformes est celle des mentalités ») citant deux dossiers controversés : la révision du code de la famille et le projet de nouvelle loi sur les hydrocarbures. Le changement de statut pour la femme algérienne permettrait sa pleine intégration dans le tissu économique, et la transformation du groupe pétrolier Sonatrach en société par actions est une nécessité dans une économie mondialisée.

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