IBM s’en remet au PC chinois
Publié le 12 décembre 2004 Lecture : 1 minute.
Après plus d’un an de négociations, l’américain IBM a cédé son activité PC au groupe Lenovo, premier fabricant chinois d’ordinateurs personnels, pour 1,75 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) : 600 millions de dollars en numéraire, 650 millions en actions et 500 millions de dollars pour éponger les dettes.
Aux termes de l’accord signé le 8 décembre à Pékin, IBM devient, en contrepartie, le deuxième actionnaire de Lenovo, à hauteur de 18,9 %, pour constituer le troisième groupe mondial derrière les américains Dell Inc. et Hewlett-Packard. Le siège du nouveau géant américano-chinois est à New York, mais les deux marques seront vendues séparément pendant encore cinq ans.
L’histoire de Lenovo débute en 1988, dans la très officielle Académie des sciences de Pékin. Progressivement, cette entreprise d’État réussit à s’imposer pour devenir le leader chinois de l’informatique, avec 9 200 employés pour 3 sites de production. Le plus connu, situé dans le « parc technologique » de Pékin, est considéré comme la vitrine high-tech de l’empire du Milieu. Lenovo, c’est aussi de la téléphonie, de la photo numérique, un réseau de vente inégalé et 27 % de parts de marché en Chine, pour un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars et des bénéfices de 135 millions. La société est cotée en Bourse à Hong Kong, mais n’avait pas encore franchi les frontières.
Pour Josselin Kalifa de la mission économique française à Pékin, « le groupe chinois vient d’effectuer un brusque saut de notoriété et souhaite surtout par ce rachat obtenir une respectabilité technologique qui lui faisait défaut pour pénétrer les marchés américains et européens ». Si on ajoute à cela les économies d’échelle attendues et la synergie en matière de recherche et développement, Lenovo se prépare de la meilleure des manières pour affronter la concurrence internationale. Selon une étude publiée la semaine dernière par le cabinet américain Gartner, trois des dix premiers fabricants mondiaux d’ordinateurs auront disparu d’ici à 2007 en raison du ralentissement des ventes, de la baisse des prix et de la faiblesse des marges.
