… Et aussi
Publié le 12 décembre 2004 Lecture : 1 minute.
Massaï, les guerriers de la pluie,
de Pascal Plisson (sortie à Paris le 22 décembre)
Comme leur village, frappé par la sécheresse, est en péril, les anciens d’une communauté
massaï du Kenya décident d’envoyer un groupe de jeunes guerriers rechercher et tuer un lion qu’on dit être la réincarnation d’un dieu. S’ils réussissent à ramener sa crinière, tout s’arrangera, la pluie reviendra. Tourné dans de superbes paysages africains, avec pour acteurs d’authentiques chasseurs massaïs, d’après un scénario inspiré de la
mythologie locale, ce film réussit pourtant à ne pas faire vrai. À trop rechercher les plans léchés, l’empathie avec les personnages, le cinéaste a fini par réaliser une uvre, qui est certes très esthétique, mais qui, pour vouloir séduire tout le monde, ne s’adresse
à personne.
Tabous,
de Mitra Farahani (sorti à Paris le 8 décembre)
Ce premier long-métrage d’une jeune cinéaste iranienne entend nous montrer comment, dans l’Iran contemporain, l’amour et la sexualité gardent droit de cité malgré les interdits qui les répriment au nom de la tradition et de la religion. Le film se compose d’un montage d’entretiens avec toute une série de personnages des jeunes et des moins jeunes,
des hommes et des femmes, des tenants de la tradition et des modernistes, etc. et d’une fiction qui vient, en contrepoint du documentaire, nous conter une histoire adaptée d’un poème érotique et féministe iranien du XIXe siècle. Si les interrogations de l’auteur sur la vie sexuelle de ses compatriotes ne sont pas dénuées d’intérêt, l’ensemble reste peu convaincant. À vouloir dénoncer des tabous plutôt que de chercher à les expliquer, on
risque de laisser le spectateur non iranien perplexe. Quant au spectateur iranien, plus directement concerné par cette charge contre l’hypocrisie, il semble aller de soi qu’il ne sera pas invité de sitôt à voir un tel film.
