Ce que lisent les Camerounais
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Surprise, Le Prince de Machiavel, livre de chevet de nombre de dirigeants dans le monde, est l’un des livres préférés des Camerounais. C’est, en tout cas, l’une des meilleures ventes de la librairie Les Peuples noirs de Yaoundé. Fondé par Mongo Béti, grande figure de la littérature francophone, disparu en octobre 2001, cet établissement est l’un des repères fiables du marché du livre au Cameroun. Dans ce pays, on est friand de livres politiques ou polémiques comme Négrologie (Calmann-Lévy) de Stephen Smith et Je suis noir mais je n’aime pas le manioc (Max Milo) de Gaston Kelman, de gros succès depuis plusieurs mois, tout comme les Mémoires de Bill Clinton, Ma vie (Odile Jacob).
Le jeune auteur Charles Ateba Eyene, qui s’est fait une spécialité des livres de témoignage et d’entretien, réussit un joli coup avec ses deux derniers ouvrages : Affaire Dikoum (éd. AMM), le plus récent, qui donne la parole aux acteurs d’un des crimes les plus odieux du Cameroun indépendant, et Le Général Semengue, toute une vie dans les armées (éd. Clé), témoignage de l’officier le plus ancien et le plus gradé de l’armée camerounaise.
Autre best-seller local, la réédition de Main basse sur le Cameroun de Mongo Béti, interdit à sa parution en 1972 chez Maspero. L’auteur y exprimait son indignation face à l’inertie de l’opinion française à la suite de l’inculpation au Cameroun de Mgr Ndongmo, un évêque aux prêches engagés. Par ailleurs, les livres pratiques de droit ou de rédaction administrative (CV, lettres de motivation…), chômage oblige, enregistrent des ventes importantes.
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