Transparency au rapport

Publié le 12 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Transparency International a publié le 6 novembre son douzième palmarès de la « perception de la corruption » à travers le monde. « Malgré une décennie de progrès dans l’établissement de législations et de régulations anticorruption, estime Huguette Labelle, la présidente de l’ONG, les résultats de 2006 montrent qu’il reste beaucoup à faire pour que le quotidien des populations les plus défavorisées s’améliore véritablement. » Même si elle sévit partout, la corruption touche en effet plus particulièrement les pays les plus pauvres : elle les « enferme dans la pauvreté », dans la mesure où elle renchérit les produits importés et obère les budgets publics, réduisant d’autant les dépenses de santé et d’éducation. La Banque mondiale évalue son coût global à plus de 1 000 milliards de dollars par an. Chaque contrat conclu avec un pays en développement est « majoré » de 20 % en moyenne, chiffre correspondant au montant des commissions occultes versées aux intermédiaires et que le vendeur répercute évidemment sur le prix final.
Les conclusions de Transparency sont peut-être discutables, mais elles ne sont pas sans fondement. Partant du principe qu’il n’y a jamais de fumée sans feu, l’ONG établit chaque année un indice de perception de la corruption (IPC) sur la base d’un questionnaire adressé à divers organismes et experts indépendants. Ces derniers sont priés d’attribuer à toute une série de pays une note comprise entre 0 et 10, en fonction de leur appréciation de l’ampleur de la corruption. L’enquête 2006 couvre 163 pays, contre 159 en 2005 (et 41 en 1995). Quatre africains font leur apparition dans le classement (Mauritanie, Centrafrique, Togo et Guinée), deux en disparaissent faute d’informations fiables (Liberia, Somalie). Au total, Transparency a couvert cette année 46 pays africains sur 53. La bonne gouvernance et, surtout, les contre-pouvoirs institutionnels sont les clés de ce classement. Près des trois quarts des pays étudiés (120 sur 163) ont obtenu une note inférieure à 5. Parmi eux figurent les pays à revenus faibles, ainsi que tous les pays africains, sauf le Botswana (1er sur le continent) et Maurice, qui souffle la deuxième place à la Tunisie. Cette dernière perd 0,3 point et se retrouve 3e ex æquo avec l’Afrique du Sud.
Pas de changement dans le haut du tableau, où la Finlande, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, le Danemark, Singapour, la Suède et la Suisse continuent de monopoliser les premières places. Les États-Unis reculent en revanche de trois rangs en raison d’une série d’« affaires », notamment la gestion des fonds « irakiens » par l’administration et les entreprises américaines. Idem pour Taiwan (34e), qui paie la mise en cause du président de la République et de son épouse dans diverses affaires de détournements de fonds publics. En Afrique, vingt pays régressent et dix-huit progressent. D’où la nécessité de rester « vigilant ».

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