Bush a-t-il enfin compris ?
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Le président George W. Bush devra reconsidérer les deux années qui lui restent à passer à la Maison Blanche. Telle est la leçon de l’écrasante victoire des démocrates aux élections de la mi-mandat : elles équivalent à une répudiation de ceux qui dirigent le pays.
C’est la fin d’une époque où le président pouvait accuser un grand nombre d’Américains de manquer de patriotisme parce que leur opinion sur la guerre contre le terrorisme et le rôle qu’y joue l’Irak était différente de la sienne. Une époque où Bush a gouverné l’Amérique de l’après-11 Septembre avec une sorte d’écrasante certitude morale d’inspiration divine qui donnait à beaucoup de ses concitoyens le sentiment de ne pas avoir droit à la parole. Désormais, Bush devra faire un choix difficile : ou la coopération politique avec les démocrates, ou la paralysie.
Les premiers signes montrent qu’il l’a compris. La démission immédiate du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld quelques jours après que Bush eut affirmé qu’il irait jusqu’au bout avec l’architecte d’une politique qui avait échoué en Irak, prouve clairement que le président s’est rendu compte qu’il fallait faire du neuf.
La campagne pour la présidentielle de 2008 est aujourd’hui ouverte. Bush devra donner une image différente, plus nuancée, s’il veut arrêter le déclin républicain. En a-t-il une ? On peut se poser la question. Son héritage dépendra dans une certaine mesure de la réponse.
Les démocrates, quant à eux, devront faire preuve davantage encore du sens des responsabilités et du pragmatisme qui leur ont permis de l’emporter dans des États clés comme l’Ohio si le parti veut confirmer sa suprématie. Le revirement partiel de l’opinion en leur faveur – fondé sur le fait qu’ils ont su montrer qu’ils étaient aussi forts, aussi patriotes et aussi réalistes que leurs adversaires républicains – est l’un des aspects primordiaux de ces élections. Il prouve que la victoire dans la course à la Maison Blanche est tout à fait possible.
La responsabilité et le pouvoir sont, évidemment, très différents de l’opposition. Les démocrates doivent maintenant se montrer à la hauteur. Mais c’est aussi le cas d’un président qui a le dos au mur et ne peut plus nier la colère du pays. L’éventuelle rencontre de ces deux impératifs est le meilleur espoir de l’Amérique.
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