Les Kadhafi ont la rancune tenace

Publié le 12 octobre 2008 Lecture : 1 minute.

C’est une nouvelle dont se seraient bien passées les banques suisses, déjà prises dans la tempête financière internationale : la Libye va retirer les 7 milliards de dollars qu’elle avait déposés dans leurs coffres. Et, par ailleurs, interrompre ses livraisons de pétrole à la Confédération. Les mesures ont été annoncées le 9 octobre, à Tripoli. À l’évidence, il s’agit de représailles à la brève arrestation, le 15 juillet dans un palace genevois, d’Hannibal Kadhafi, fils cadet du « Guide », et d’Aline, son épouse.
Le couple s’était rendu coupable d’exactions contre ses domestiques, un Marocain et une Tunisienne (enceinte de surcroît), qui avaient été roués de coups et séquestrés. L’épisode avait provoqué une crise ouverte entre les deux pays et entraîné l’interruption des activités des entreprises suisses en territoire libyen. Mais le contentieux semblait en voie d’apurement après le classement de la plainte par la justice genevoise, début septembre : « généreusement » indemnisés, les employés de maison avaient décidé de retirer leur plainte. Ce qui arrangeait tout le monde
Économiquement, la décision libyenne frise l’absurde et revient à se tirer une balle dans le pied : avec 1,25 milliard de dollars d’excédent commercial en 2007, pour un volume total d’échanges de 1,78 milliard, la Libye était largement gagnante dans l’affaire. 20 % du pétrole consommé en Suisse (2,5 millions de tonnes sur un total de 11,5 millions) provenait de la Jamahiriya.
Certes, elle trouvera toujours d’autres débouchés pour son pétrole (et la Suisse d’autres fournisseurs), mais Tamoil, le groupe pétrolier contrôlé par la Jamahiriya, possède en Suisse un réseau de 323 stations-service qu’elle va sans doute avoir quelque mal à approvisionner !

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires