La filière ivoirienne à la diète
Publié le 12 octobre 2008 Lecture : 1 minute.
Les nouveaux dirigeants de la filière café-cacao, installés le 19 septembre par le président Laurent Gbagbo, ont instauré un régime d’austérité et un contrôle plus strict. Le comité de gestion de la filière qui va gérer la campagne 2008-2009 fonctionnera avec un budget de 5 milliards de F CFA, contre quelque 16 milliards pour les quatre structures qui existaient jusque-là, et dont plusieurs dirigeants sont en prison pour détournement de fonds. Autre mesure importante, la taxe instaurée pour financer ces structures passe de 46,46 F CFA à 26,46 F CFA le kilo. Les économies seront faites notamment sur les frais de personnel. Les effectifs pléthoriques, environ 800 personnes, sont ramenés à 200 pour l’ensemble de la filière.
Mais la réforme la plus importante reste celle du droit unique de sortie (DUS), principale taxe à l’exportation perçue par l’État. Celle-ci ne sera plus payée au transitaire mais sera versée directement dans les caisses de la douane. Les multinationales sont également invitées à plus de transparence en déclarant sincèrement leurs stocks. « L’exportation des balayures, résidus et autres déchets du cacao sera rigoureusement interdite », ajoute Gilbert Anoh N’Guessan, le président du comité de gestion.
Tout juste nommé, celui-ci privilégie la carte de la transparence et assure que rien ne sera comme avant : « Chaque acteur de la filière ne doit percevoir que la juste rémunération de son travail, tous les coulages, les dispersions et les sources d’inefficacité seront supprimés », annonce-t-il en mettant en garde son équipe contre les dérives et les abus.
À l’approche de la présidentielle, le prix bord champ a été réévalué à 700 F CFA (pour octobre-décembre). Même si cette augmentation est en déphasage avec le marché, le Conseil national des sages (CNS), composé de producteurs et associé au comité de gestion, promet de peser de tout son poids pour faire respecter ce prix. « Au cours de la campagne 2008-2009, les producteurs, qui sont au cur de la filière, devront pouvoir tirer leur épingle du jeu », prévient Gilbert Anoh N’Guessan.
