Il faut une troisième Francophonie !
Publié le 12 octobre 2008 Lecture : 2 minutes.
En inscrivant la Francophonie dans la Constitution, la France a retrouvé ses deux jambes : l’Europe et la Francophonie. Elle a réaffirmé la double ouverture inscrite dans notre histoire, dirigée à la fois vers le continent et le grand large. Mais encore une fois, nos élites, relayées par bon nombre de médias, ont montré une indifférence qui cache un profond mépris. Pas un mot dans la presse sur cette décision si importante pour la France ni même sur la place redonnée à la langue française aux côtés de l’anglais et du mandarin aux J.O. de Pékin. Une nouvelle Francophonie – la troisième après les Francophonies coloniale et postcoloniale – est pourtant indispensable au monde et à la France.
Au monde, car au moment où la culture devient un acteur majeur des relations internationales elle constitue un pôle privilégié de dialogue interculturel pour la paix. Ses valeurs, son combat pour la diversité et la solidarité qu’elle sait tisser sont nécessaires à une mondialisation maîtrisée bâtie sur une synthèse des différences et non autour d’un modèle unique et dominant.
Mais aussi à la France qui, pour rester une nation, un pays, se doit d’avoir, à côté de son engagement européen, d’autres engagements internationaux comme la Francophonie et l’Union pour la Méditerranée. C’est la Francophonie qui donne à l’identité française toute sa plénitude. Sa pérennité dans les prochaines décennies est donc liée, pour une grande part, à l’existence ou non d’une Francophonie forte, influente et attractive. De même, pour garder toute sa spécificité et son poids dans une Europe relancée, la France a besoin d’une Francophonie influente qui défende ses valeurs.
Il faut lancer au sommet du Québec la construction de la troisième Francophonie. Une Francophonie ouverte sur la jeunesse, qui s’assume comme acteur de la mondialisation culturelle. Une Francophonie moderne, porteuse d’espoir, qui demande à ses instances et à son secrétaire général de lui proposer de nouveaux chemins. Bref, une Francophonie offensive.
NDLR : ce texte est estrait d’une « Lettre ouverte au président Sarkozy », au nom du groupe Phénix [think-tank concernant la coopération et la Francophonie, NDLR]
