Farba Senghor dans la nasse
Publié le 12 octobre 2008 Lecture : 2 minutes.
Depuis son limogeage en raison de son implication présumée dans le saccage des journaux L’As et 24 heures chrono, l’étau se resserre autour de Farba Senghor, l’ancien ministre sénégalais des Transports aériens et de l’Artisanat. Le 8 octobre, lors d’une réunion des membres du bureau de l’Assemblée nationale et des présidents de groupes parlementaires, Iba Der Thiam, le vice-président de ladite Assemblée, a lu une lettre du ministre de la Justice. Madické Niang y informe les députés qu’il a reçu le rapport d’enquête du procureur général Mandiogou Ndiaye – qu’il a d’ailleurs annexé à son courrier -, et leur rappelle qu’il leur revient désormais de décider si les faits incriminés méritent le renvoi de Farba Senghor devant la Haute Cour de justice.
Après lecture, Iba Der Thiam a demandé aux présidents de groupe de réfléchir à la répartition entre eux des quatre sièges réservés aux députés au sein de la Haute Cour, les quatre autres revenant aux sénateurs.
Cette célérité dans le traitement du dossier reflète la volonté du palais présidentiel, où Farba Senghor compte de nombreux adversaires, de ne pas entraver le cours de la justice.
Rapport accablant
L’ex-« fou du roi » va donc au-devant de sérieux ennuis. Le rapport du procureur est en effet accablant. Les douze nervis interrogés – ceux-là mêmes qui ont mis à sac les locaux des deux quotidiens dakarois – le désignent comme le commanditaire, en échange d’une rémunération de 15 000 F CFA par personne, des actes incriminés.
Mamadou Diagne, le commissaire de la police centrale de Dakar, va même plus loin : à partir du relevé des communications de l’ancien ministre, il a identifié un coup de téléphone passé par celui-ci à un certain Adama Dème, le chef probable des nervis.
Sur la base de l’ensemble des éléments répertoriés dans son rapport, le procureur conclut que Farba Senghor est passible de poursuites pour association de malfaiteurs, violences et voies de fait, et destruction de biens privés.
