Entretien

Publié le 12 octobre 2008 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Dans quelles conditions matérielles avez-vous vécu votre détention ?
Moussa Kaka : J’étais enfermé avec quinze détenus dans une cellule de la section des fonctionnaires, d’environ 13 mètres sur 7. Chacun avait une natte et, s’il avait réussi à le négocier, un matelas. Mais il n’y avait ni tables, ni chaises, ni bancs. La nourriture était mauvaise. Le quotidien ne s’améliorait que deux fois par semaine : le dimanche, avec une ration de riz ; et le jeudi, avec des haricots. Mais le reste du temps, nous n’avions qu’une bouillie à midi et une sorte de pâte aux céréales le soir. Heureusement, ma femme m’amenait de la nourriture et des médicaments !

Quel a été le moment le plus difficile ?
Je n’ai jamais vraiment perdu le moral car je savais que je n’avais pas commis la faute dont on m’accusait. Je n’ai pas non plus subi la loi de la prison, car les militaires et les chefs de gang me connaissaient pour avoir entendu ma voix à la radio. Je n’ai donc pas été racketté, car tous craignaient qu’on en parle dans les journaux. Mais ce qui m’a choqué, ce sont les informations à la télévision nationale. Pendant plus de six mois, certains se sont acharnés contre moi, RFI et Areva. Il y a quelques jours encore – plus d’un an après mon incarcération ! -, lors de la visite des dirigeants de RFI à Niamey, les autorités nigériennes ont promis d’être « clémentes » avec moi. L’usage de ce mot m’a fait mal.

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Comment interprétez-vous les poursuites qui pèsent encore contre vous ?
Le gouvernement veut sortir la tête haute de cette affaire, sans savoir comment faire. En requalifiant les faits, il a trouvé un moyen de me garder sous surveillance. Mon collègue du Républicain, Mamane Abou, a déjà bénéficié de quatre mises en liberté provisoire

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