Courrier des lecteurs

Publié le 12 octobre 2008 Lecture : 4 minutes.

Obama et les jeunes
– Je partage l’analyse de Béchir Ben Yahmed (« Ce que je crois », n° 2490) sur les deux candidats américains à la présidentielle de novembre prochain. Je voudrais simplement ajouter à sa vision des faits les données suivantes. L’apparition, l’évolution et l’attitude du candidat Obama sont exceptionnelles et le resteront jusqu’à la victoire finale. Le fait nouveau est qu’Obama a réussi à redonner le goût de la politique aux jeunes. Pour la première fois depuis plusieurs années, de nombreux jeunes iront voter. Même si Bush envisage de sortir Ben Laden ou le mollah Omar la veille des élections, la recette est trop connue et risque de ne pas fonctionner. Le 44e locataire de la Maison Blanche sera donc probablement le Noir tant redouté. C’est un nouveau cycle qui commence, dans lequel les émotions comptent plus que les traditions.
Bruno Kasonga, Renaix, Belgique

Berlusconi, parangon du genre humain
– Cinq milliards de dollars de dédommagement aux brimades, à l’humiliation, à l’exploitation, à la déportation et surtout à la colonisation féroce et inhumaine des maîtres esclavagistes d’hier ! Comme du baume au cur, le montant versé par l’Italie à la Libye constitue un geste grandissime et émouvant qui honore le genre humain.
Les grandes nations civilisées qui ont fait les pires choses dans leurs colonies devraient s’en souvenir et emboîter le pas à l’Italie de Silvio Berlusconi afin d’ouvrir une ère nouvelle dans les relations Nord-Sud. La demande de pardon, cette sorte de bla-bla inutile, ne suffit pas. Il ne s’agit pas ici d’un appel à la haine mais de la reconnaissance d’une action curative. Les blessures du passé en seront peut-être un peu apaisées.
Trésor Gilbert Ramazani, Hamm-Westfalen, Allemagne

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Wade est un grand monsieur
– Abdoulaye Wade, qu’on l’aime ou non, a changé le visage du Sénégal. Il nous a inculqué le culte du travail, du concret. Il a aussi appris aux jeunes du Sénégal et aux autres citoyens ambitieux « à rêver ». Dakar s’est embelli et nous rivalisons avec les grandes capitales du monde. Le sommet de l’OCI (Organisation de la conférence islamique) a été un franc succès. L’équipe de Karim Wade et Abdoulaye Baldé a abattu un travail colossal. Je dis que M. Wade est un grand monsieur en raison, d’une part, de son attachement au Sénégal et à l’Afrique, et surtout, d’autre part, de son esprit de dépassement. Il croit fermement à ses idées de développement et au dialogue social. C’est un sage. Et comme le disait un penseur chinois, « celui qui se lève le matin pour chercher la sagesse la trouve assise à sa porte ».
Aly Ba, Kaffrine, Sénégal

Bon anniversaire J.A. !
– 17 octobre 1960 – 17 octobre 2008 : cela fait combien d’années que notre hebdomadaire a vu le jour ? Je souhaite un bon anniversaire à toute l’équipe de Jeune Afrique et bonne chance !
Abdou Seifou, Moroni, Comores

Richesse des langues
– L’un des génies des peuples africains réside dans la pluralité de leurs langues. Je me pâme d’admiration devant une langue que je ne comprends pas. J’aime ma langue maternelle, une langue riche et colorée, autant que j’aime la langue française, une langue que j’ai commencé à apprendre dès l’âge de 6 ans et que j’ai ensuite choisi d’enseigner. En fait, toutes les langues me plaisent. Leur nécessaire évolution sera moins gênée par leur « profusion » que par le manque d’une réelle volonté politique d’accompagnement.
L’enseignement des langues nationales doit être une priorité de l’école publique africaine. La langue nationale parlée par la majorité de la population doit, sans se substituer dans l’immédiat aux langues officielles d’origine européenne, être écrite par tous. Fatou Diome, elle aussi, prône un développement des langues. Pour cela, dit-elle, « il faut assimiler, par cercles concentriques de plus en plus larges, toutes les autres cultures du monde ».
Sangari Yadjé, Montreuil, France

UPM, du rêve à la réalité
– Pour Nicolas Sarkozy, les problèmes majeurs de l’Europe (terrorisme, immigration clandestine) viennent de la rive sud de la Méditerranée. Il estime aussi que pour résoudre les problèmes politiques des pays du Sud il faut commencer par régler leurs difficultés économiques.
Or les nouvelles générations maghrébines pensent qu’il n’y a plus de temps à perdre, et que la richesse appelle la richesse. C’est-à-dire que, pour favoriser notre décollage économique (qui tarde à venir) et accrocher notre wagon au train de ceux qui ont réussi économiquement, il faut saisir la main tendue par M. Sarkozy et ne pas rater l’occasion que constitue l’Union pour la Méditerranée (UPM). Car c’est la première fois, dans toute l’histoire de la Méditerranée, que ce rêve est rendu possible.
Fathi Tounakti, Hammam-Lif, Tunisie

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Petits arrangements entre ennemis
– En Afrique, on penche de plus en plus pour la formation d’un gouvernement d’union nationale en cas de conflit. Je voudrais inviter chaque Africain à méditer sur cette « solution » À mon sens, le peuple en est le premier perdant ! Lorsque vous regardez les images télévisées, dans le cas du Zimbabwe, pour ne citer que cet exemple, les responsables politiques sourient comme s’ils se partageaient un butin ! De quoi est-on si fier ? Du partage des richesses du pays entre les ennemis d’hier ou de la « paix » retrouvée ? Après ce genre d’accord, un climat d’irresponsabilité s’installe. Et le parti au pouvoir continue à uvrer sous l’il complice de l’opposition embourgeoisée et lâche !
Tous ces arrangements permettent aux dictateurs de se maintenir au pouvoir. Notre Afrique doit trouver des moyens de pression irrémédiables pour que les perdants des élections s’en aillent purement et simplement et que le gagnant ne fasse que le mandat pour lequel il a été élu. Notre Afrique a besoin d’évoluer et de sortir de la logique de cette farce !
Issiaka Konaté, Londres, Royaume-Uni

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