Amirouche Laïdi

Président du Club Averroès, qui travaille à la promotion des « minorités visibles » à la télévision

Publié le 12 octobre 2008 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Comment jugez-vous l’« opération diversité » lancée par TF1 ?
Amirouche Laïdi : Le Club Averroès s’efforce de faire la promotion de tout le monde, Blancs, Noirs ou Beurs, sans distinction. En tant que président, je vois sur le marché du travail beaucoup de professionnels bien formés qui pourraient être recrutés par TF1 mais qui ne le sont pas parce qu’ils n’ont pas de réseau. C’est pourquoi je trouve indécent d’aller chercher en banlieue des gens sans qualification. Quel est le but poursuivi ? Que va-t-on faire quand les syndicats vont demander que les pigistes travaillant déjà pour l’entreprise soient embauchés en priorité ?

La chaîne se trompe-t-elle de stratégie ?
Si TF1 veut régler son problème de diversité, qu’elle le fasse sans passer par une fondation. Ce n’est pas le rôle des fondations de s’occuper de la diversité dans les médias, car alors le problème cesse d’être professionnel pour devenir social. C’est une approche misérabiliste que nous ne pouvons pas cautionner. En allant chercher des jeunes pour les former avant une éventuelle embauche, TF1 fait dans les bonnes uvres. Ça n’a rien à voir avec la diversité réclamée par la société française. On entre dans une entreprise en tant que professionnel des médias, non parce qu’on a l’intention de le devenir. Si la chaîne veut absolument aider ces jeunes, pourquoi ne crée-t-elle pas des bourses d’études ?

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Pour ou contre cette forme de discrimination positive ?
Sur le fond, j’admets que cette opération diversité n’est pas mauvaise. Seulement, on fait un amalgame regrettable. Pour nous, la discrimination positive, c’est qu’à compétence égale un professionnel issu des minorités, au sens le plus large du terme, se trouve privilégié.

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