Dette : annuler ou alléger ?

Négociations serrées entre Londres, Washington et Paris.

Publié le 12 juin 2005 Lecture : 1 minute.

« Nous travaillons sur une proposition qui éliminera 100 % de la dette des pays les plus pauvres », a déclaré, le 7 juin, le président américain George W. Bush à l’issue d’un entretien avec Tony Blair, venu à Washington pour préparer le sommet du G8 de Gleneagles, en Écosse, du 6 au 8 juillet. Le Premier ministre britannique propose à ses partenaires de prendre en charge le paiement de la dette multilatérale des pays africains auprès de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD), soit 250 millions de dollars par an pendant dix ans. Sur le principe, Washington soutien l’initiative. Sur les modalités de cet effacement, en revanche, les avis divergent. Les Britanniques sont favorables à la vente d’une partie des réserves en or du Fonds monétaire international (FMI) alors que les Américains s’y opposent, préférant une réduction des programmes menés par la Banque mondiale. George W. Bush promet toutefois ne pas remettre en cause « l’intégrité financière » de l’institution internationale. Tony Blair estime « qu’un accord est très proche ».
Rien n’est moins sûr, car pour l’instant, les autres membres du G8 ne sont pas sur la même longueur d’ondes : la proposition française, soutenue par l’Allemagne et le Japon reste, à l’heure actuelle, très éloignée du point de vue américano-britannique. Paris rejette une annulation générale de la dette et préconise un allègement « au cas par cas » en poursuivant la mécanique de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). À ce jour, seuls 27 États en ont profité.
Autre pierre d’achoppement : l’aide publique au développement (APD, voir aussi « Indicateurs » page 102). La Commission pour l’Afrique présidée par Tony Blair demande son doublement, pour la porter à 50 milliards d’ici à 2010. « Ce n’est pas dans nos habitudes budgétaires », a répondu George W. Bush, qui s’est seulement engagé à consacrer cette année 674 millions de dollars supplémentaires à l’aide d’urgence. Quant à la France, elle milite surtout en faveur d’une taxe sur les billets d’avion pour financer l’APD.

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