Combat inégal

Publié le 12 juin 2005 Lecture : 2 minutes.

Ils s’appellent Bush, Blair, Poutine, Chirac, Schröder, Koizumi, Martin ou encore Berlusconi… Ils ont multiplié ces derniers mois les conférences de presse et les discours sur leurs recettes et les moyens qu’ils comptent mettent en oeuvre pour augmenter l’aide internationale… sans parvenir, hélas ! à se mettre d’accord, à moins d’un mois du sommet du G8 (pays les plus riches), qui doit statuer sur la question. La publication du rapport annuel de l’Institut international de recherche pour la paix à Stockholm (Sipri) est venue rappeler quelques vérités : les dépenses militaires mondiales ont atteint 1 035 milliards de dollars en 2004 alors que l’aide publique au développement (APD) a péniblement dépassé 78 milliards.
Les achats d’armes progressent pour la sixième année consécutive et dépassent, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, la barre symbolique des 1 000 milliards, soit 162 dollars par habitant de la planète.

Toujours en tête, la Maison Blanche a débloqué 455 milliards de dollars de crédits militaires l’année dernière, soit près de la moitié des dépenses mondiales, pour financer la « guerre contre le terrorisme ». Son fidèle allié britannique en Irak et président en exercice du G8, Tony Blair, a vu son pays honorer 47 milliards de dollars en factures militaires. Juste devant la France (46 milliards) et le Japon (42 milliards). « Tout le monde parle d’accroître l’aide au développement de 50 milliards par an, mais les États-Unis dépensent presque dix fois plus dans l’armement. Cela montre au moins une chose : quand il existe une volonté politique de trouver des ressources financières, les États y parviennent sans difficulté. Et la priorité actuelle est de lancer la guerre contre la pauvreté », a commenté Brendan Cox, porte-parole d’Oxfam.
Le Sipri n’est pas le seul organisme à dénoncer l’hypocrisie des pays riches. Le dernier rapport de l’organisation londonienne Campagne contre le commerce des armes (CAAT) révèle que sept des nations du G8 figurent parmi les dix premiers fournisseurs de missiles et équipements militaires. Ce secteur d’activité est devenu stratégique pour les nations occidentales. Des fabricants comme Lockheed Martin, BAE Systems et Thales, comptent parmi les plus grandes multinationales. Le chiffre d’affaires total des cent principales sociétés d’armement est équivalent au Produit intérieur brut des 61 pays les plus pauvres du monde.

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Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et la Russie sont responsables de 89 % des ventes d’armes aux pays en développement. Paradoxe : ceux-là mêmes qui les commercialisent sont ensuite contraints de monter des coalitions internationales pour les faire taire. À la fin de 2004, quelque 64 000 militaires et policiers ainsi que 4 000 personnes en charge de l’assistance civile étaient déployés dans le cadre des missions de pacification des Nations unies, dont une grande majorité en Afrique et en Asie, théâtres des conflits les plus sanglants.

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