Vers un accord nucléaire

Publié le 12 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

La France s’apprête à conclure avec la Libye un accord concernant le nucléaire civil. Un texte préliminaire a déjà été approuvé, qui prévoit que le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) engage des programmes de recherche en collaboration avec des scientifiques libyens. Une telle coopération a été rendue possible par le renoncement de la Libye à ses armes de destruction massive. Et par le versement d’indemnités aux victimes de deux attentats (ceux du Ténéré et de Lockerbie).
Mouammar Kadhafi avait souhaité une reprise de la collaboration scientifique entre les deux pays – y compris en matière nucléaire – lors de la visite à Tripoli, en novembre 2004, du président Jacques Chirac. L’accord est subordonné à la poursuite de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La Libye, qui a accepté de renoncer à son programme d’armes nucléaires en décembre 2003, a été autorisée à poursuivre un programme civil axé sur la production d’énergie. Elle achètera le combustible à l’étranger au lieu d’enrichir de l’uranium localement. Les installations nucléaires, y compris le réacteur de recherche de Tajurah, à l’est de Tripoli, seront régulièrement inspectées par l’AIEA.
Ce « coup » commercial est toutefois loin d’avoir la même importance que ceux que la France rêve de réaliser en Inde et en Chine, où Areva ne désespère pas de remporter plusieurs contrats en vue de la conception et de la construction de réacteurs. Le groupe public déclare ne pas être associé aux négociations en cours, mais n’exclut pas de travailler un jour avec la Libye, à qui il a déjà soumis une offre de vente d’uranium, sous le contrôle de l’AIEA.
Au-delà de la « diplomatie économique », la France est disposée à jouer un rôle de médiateur dans l’affaire des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien reconnus coupables – sans preuve sérieuse – d’avoir sciemment inoculé le virus du sida à des enfants dans un hôpital libyen et condamnés à mort. Officiellement, ils auraient agi pour contrarier la réconciliation en cours entre la Jamahiriya et l’Occident La France propose de prendre en charge le traitement de certains enfants contaminés afin de favoriser la libération des condamnés. Et de permettre à Kadhafi de sauver la face.

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