Une pratique interdite
Au Cameroun, l’homosexualité est considérée comme un crime par la loi, passible de lourdes peines. L’article 347 bis du code pénal stipule que « toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe » encourt un « emprisonnement de six mois à cinq ans » et « une amende de 20 000 à 200 000 F CFA » (environ 30 à 305 euros).
Selon l’International Gay and Lesbian Human Rights Commission (IGLHRC), les procès pour homosexualité tendent à devenir « fréquents » à Yaoundé et à Douala. En 2005, 28 homosexuels présumés ont été arrêtés et emprisonnés : 17 avaient été interpellés au mois de mai dans un bar de la capitale, après que deux femmes suspectées d’être lesbiennes eurent désigné l’endroit comme « le repaire des homosexuels ». Déférés quelques jours plus tard au parquet, ils avaient été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Nkondengui. Les 11 autres gays présumés avaient été arrêtés en août.
Pour les homosexuels du pays, la controverse actuelle tombe à pic. C’est une occasion d’en finir avec le préjugé selon lequel l’homosexualité aurait été importée d’Occident. Seul homme politique à être intervenu depuis les dénonciations haineuses, Adamou Ndam Njoya, le leader de l’Union démocratique du Cameroun (UDC, opposition), estime qu’il est temps de débattre de la question.
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