Femmes du monde

Publié le 12 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Le 8 mars dernier, c’était la journée de la femme.
Étonnante célébration : un jour par an pour appréhender la situation de la moitié (un peu plus même) de l’humanité
Dans le monde occidental, riche et protégé, on a beaucoup parlé des limites de la parité, des obstacles auxquels sont confrontées des femmes qui travaillent, qui élèvent des enfants, qui font face aux derniers remparts du machisme. Malgré tout, ici, dans ces sociétés très évoluées, les femmes sont presque au cur du monde, avec les hommes. La guerre des sexes est presque finie. Aujourd’hui, une femme pourrait s’installer à la présidence de la République française. Hier, il y a près de soixante ans, elle n’avait pas le droit de vote

Évidemment, cela ne concerne qu’une minorité de femmes et de pays. On pourrait aussi rappeler que, du nord au sud de la planète, la principale cause de décès, ou d’invalidité, d’une femme entre 16 et 44 ans, avant le cancer ou les accidents de la route, reste la violence domestique. Que 80 % des réfugiés de la planète sont des femmes. Que plus des deux tiers du milliard d’analphabètes sont des femmes. Qu’elles produisent plus de 60 % de la nourriture mondiale (parfois près de 90 % dans certaines régions d’Afrique et d’Asie) alors qu’elles ne possèdent que 1 % des terres. Notez aussi que celles qui sont nos mères, nos surs, les partenaires de notre vie sont les victimes d’une violence masculine permanente. Une femme sur trois a été ou sera battue, abusée sexuellement au cours de son existence. Le viol de guerre, en particulier en Afrique centrale, est devenu une véritable arme de destruction massive. Sans parler des autres « atrocités culturelles », comme les crimes d’honneur ou les mutilations génitales (130 millions de femmes excisées dans le monde).

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Cette violence stupéfiante coexiste pourtant avec une évolution fondamentale de la société humaine : sa féminisation. Dans toutes les régions du monde, à des niveaux et à des rythmes différents, l’idée que les femmes sont des citoyennes à part entière et des acteurs politiques progresse. L’idée qu’elles sont au cur du développement économique et social aussi. C’est une tendance de fond, structurelle, qui a largement influencé le monde occidental et qui touche maintenant l’Asie, le monde arabo-musulman, l’Afrique subsaharienne. Une tendance qui fait que les chiffres désespérants que l’on a évoqués ne sont plus considérés comme une « fatalité », au contraire. Que la maîtrise de la natalité progresse dans de nombreux pays émergents. Que les jeunes femmes représentent entre le tiers et la moitié des inscriptions universitaires des pays du Sud. Il y a cinquante ans, les femmes n’existaient pratiquement pas politiquement, socialement ou économiquement. Ce n’est plus le cas. Certaines régions, comme le Maghreb ou l’Asie du Sud-Est, ont connu une véritable révolution psychologique et juridique.
Le monde n’est plus uniquement une société d’hommes…

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