Controverses tous azimuts
Publié le 12 mars 2006 Lecture : 1 minute.
Tzipi Livni, le chef de la diplomatie israélienne, a démenti, le 6 mars, à la Knesset les informations parues la veille dans le quotidien Yediot Aharonot concernant la détérioration des relations entre l’État hébreu et son voisin jordanien. Abdallah II, en effet, ne décolère pas après les déclarations du général Yaïr Naveh, le patron de Tsahal en Cisjordanie, selon lesquelles le triomphe du Hamas aux élections palestiniennes du 22 février se traduira, à terme, par la disparition de la dynastie hachémite : « Je suis sûr que la Jordanie n’aura plus de roi après Abdallah », a prophétisé le général.
Embarrassé, le Premier ministre Ehoud Olmert a demandé à Shaul Mofaz, son ministre de la Défense, et à Dan Halutz, le chef d’état-major de Tsahal, de prendre publiquement leurs distances, geste jugé insuffisant par les dirigeants jordaniens. Olmert a alors téléphoné au roi pour tenter de le convaincre que les propos de Naveh ne reflètent pas la position de son gouvernement, mais sans succès : Omar al-Nadif, l’ambassadeur de Jordanie, a publiquement exigé des mesures disciplinaires à l’encontre de celui-ci. Halutz a dû se résoudre à annoncer la mise en place d’une commission d’enquête. Ouf ! L’honneur de la dynastie était sauf.
À peine l’incident était-il clos qu’une nouvelle polémique éclatait à Amman. Lors d’un conclave du parti Baas, Bachar al-Assad, a en effet jugé bon d’ironiser sur le slogan publicitaire choisi par Amman : « La Jordanie d’abord » (ou « en premier »). Le numéro un syrien a même feint de se demander si, dans ce palmarès, la deuxième place revenait à Israël ou aux États-Unis. Ce qui revenait à suggérer de troubles accointances Ni une protestation officielle ni la campagne antisyrienne déclenchée dans la presse jordanienne ne l’ont fait changer d’avis. Toujours juste les Syriens ont-ils fait savoir que ses propos ne visaient pas « le peuple jordanien ». Question : les Arabes n’ont-ils pas actuellement d’autres chats à fouetter ?
