Avant tout, repérer les lieux

Publié le 12 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Percer les mystères de l’océan par 3 000 mètres de profondeur n’est pas une mince affaire. Dans cette opération, géologues et sismologues sont secondés par des robots sous-marins, véritables petites stations d’observation qui vont explorer le fond de la mer pour recueillir des données (images et matériaux). Pour opérer dans les conditions extrêmes de pression, de température et de visibilité rencontrées dans les grands fonds, ces engins inhabités ont bénéficié des progrès technologiques accomplis dans divers domaines de la recherche sur les matériaux, les optiques (pour les caméras) ou encore la robotique (bras articulés utilisés pour les prélèvements).

Aujourd’hui, certains de ces robots sont capables de descendre jusqu’à 6 000 mètres. Par leur intermédiaire, les chercheurs peuvent « voir » les fonds marins, y prélever des échantillons et faire des essais sismiques. Tout cela leur permet de définir des zones où la présence de réservoirs naturels d’hydrocarbures est plus probable qu’ailleurs. Pour aller plus loin, il faut alors se faire une idée de ce qu’il y a sous la croûte océanique.

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La mission est confiée à des navires océanographiques, envoyés en mission de « carottage » au-dessus des zones de prospection. L’opération consiste à enfoncer un cylindre dans le fond marin afin de prélever un échantillon. Ces morceaux du sous-sol marin sont ensuite soumis à l’analyse des microbiologistes, des sédimentologues et des chimistes qui vont confirmer – ou non – la première impression des géologues. À ce stade, si la présence de pétrole est confirmée, il faut encore vérifier que le gisement sera exploitable, c’est-à-dire que l’on pourra y installer des équipements, voire y faire reposer les bases d’une plate-forme pétrolière.

Car tous les fonds sous-marins accessibles à l’homme sont situés sur le talus continental, une pente douce qui relie le continent aux abysses. Par endroit, il peut se révéler très instable parce que soumis à des glissements de terrain ou à des séismes Il y a un autre problème : « On trouve parfois des poches d’eau qui renferment des hydrates de gaz. Dans certains cas, une variation de température peut causer une augmentation de leur volume dans un rapport de 1 à 160, ce qui peut provoquer des glissements de terrain ou des avalanches », explique Pierre Cochonnat, géologue à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Pour cet expert, les industriels doivent en outre veiller à ce que le site réunisse une dernière condition, minimiser le risque écologique de son exploitation : « Les grands fonds renferment de nombreux écosystèmes très particuliers qui ne peuvent être sacrifiés. Ces écosystèmes, et les organismes qui les peuplent, sont rares et fragiles. Il est impératif de les préserver. »

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