Attachés militaires très spéciaux

Publié le 12 mars 2006 Lecture : 1 minute.

Le Pentagone a mis en route un nouveau programme de lutte contre le terrorisme qui, accessoirement, lui est très utile dans sa lutte d’influence avec la CIA et les autres agences de renseignements américaines !
L’idée vient de Donald Rumsfeld, le secrétaire à la Défense. Elle consiste à affecter dans les ambassades américaines dans une série de pays notoirement instables – une douzaine, à ce jour, en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud – une petite équipe d’agents spécialisés dans la collecte d’informations sur les suspects de terrorisme, afin de préparer leur éventuelle capture ou élimination par des unités militaires. Les agents sont formés à l’action ponctuelle et à la reconnaissance en territoire hostile. La mise en uvre du programme relève du Commandement des opérations spéciales (Socom) créé par le président Bush en mars 2004.
Mais la volonté de Rumsfeld d’impliquer davantage le renseignement militaire dans la guerre contre le terrorisme soulève quelques vagues tant à la CIA, qui insiste sur le rôle central que doit conserver localement son chef de poste, qu’au département d’État, qui dit avoir reçu l’assurance que l’autorité de l’ambassadeur serait préservée. Ces mises au point tardives, s’ajoutant à la révélation de certains incidents, suggèrent que le Socom a tendance à passer outre aux usages établis et serait l’instrument d’une politique délibérée de militarisation du renseignement. Le fait que le camp de Guantánamo ait été directement rattaché à l’autorité du Pentagone plaide également en ce sens. Quoi qu’il en soit, tout indique que le Socom échappe au contrôle de John Negroponte, récemment nommé directeur national du renseignement et chargé d’une mission de coordination générale.

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