Maroc Télécom : une rentabilité préservée en 2012
Bien que son chiffre d’affaires soit en retrait de 3,2% par rapport à 2011, le groupe Maroc Télécom a su préserver sa marge opérationnelle et s’adapter au durcissement de la concurrence. Et reste toujours aussi rentable.
Alors que Vivendi pourrait annoncer dans les prochaines semaines le nom de l’acquéreur des 53% du capital de Maroc Télécom que le groupe français a mis en vente, l’opérateur chérifien vient de présenter des résultats annuels encourageants. En 2012, le groupe marocain a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 29,849 milliards de dirhams (environ 2,68 milliards d’euros), en retrait de 3,2% par rapport à 2011. Mais le recul des revenus marocains (-7,4%), sous l’effet de la baisse des prix du mobile et de la réduction des tarifs de terminaison d’appel, a été en grande partie compensé par la forte croissance des revenus de l’international (+17%). En une année, les opérations africaines de l’opérateur ont vu leur clientèle augmenter de 30% pour atteindre 13,1 millions d’utilisateurs.
Lire aussi
Abdeslam Ahizoune : « Maroc Télécom n’exclut aucune cible sur le continent »
Maroc Télécom lâché par MSCI ?
Une marge élevée
La progression du parc d’abonnés hors Maroc se traduit par une forte augmentation du résultat opérationnel avant amortissements (Ebidta) dans cette zone : +35%. Ce résultat compense le recul de 7,9% de l’Ebidta enregistré au Maroc. La marge Ebidta, déjà élevée, progresse de 0,8 point par rapport à 2011 pour s’établir à 56%. Une performance réalisée notamment grâce à politique de réduction des coûts opérationnels (-1,5%).
Une dette limitée
Au 31 décembre 2012, la dette nette consolidée du groupe Maroc Telecom atteint 7 111 millions de dirhams, contre 6 862 millions de dirhams en 2011. Elle représente seulement 0,4 fois l’Ebitda annuel du groupe
Le résultat opérationnel a dépassé les objectifs a rappelé la direction de l’opérateur. Son président, Abdeslam Ahizoune, a évoqué « la pertinence des choix stratégiques du groupe Maroc Telecom avec le développement de ses activités en Afrique subsaharienne [récompensant] les importants investissements engagés pour moderniser et développer ses filiales. » En 2013, l’entreprise devrait en outre profiter du retour à la croissance de l’économie marocaine et du développement des usages voix et data liés aux fortes baisses de prix.
Des plan de départs
Pour préserver sa rentabilité future, l’opérateur a exécuté l’an dernier plusieurs plans de départs volontaires au Mali, en Mauritanie et surtout au Maroc dont le coût est estimé à 877 millions de dirhams. Dans le royaume chérifien, ce sont 1521 salariés (800 millions de dirhams) qui ont quitté l’entreprise en 2012, soit 11,2% des effectifs du groupe. Des charges, qui ajoutées à une contribution exceptionnelle de 204 millions de dirhams au fonds de solidarité au Maroc, ont pesé sur le résultat net 6,705 milliards de dirhams, en retrait de 17%. En baisse de 20% par rapport à 2011, le résultat distribuable aux actionnaires atteint 6 505 millions de dirhams, soit 7 ,4 dirhams par action, représentant un rendement de 7%.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- L’arrestation du PDG du groupe CHO secoue l’huile d’olive tunisienne
- Comment Air France compense son absence des États du Sahel
- Mines d’or au Mali : la junte place le CEO de l’australien Resolute en détention
- Chez Tunisair, la purge des dirigeants se poursuit et les pertes s’accumulent
- Ce que l’Algérie et la France auraient à perdre (ou pas) d’un embargo réciproque