Afrique de l’Est : la géothermie à toute vapeur
Conscients de leur potentiel géothermique, de plus en plus d’Etats d’Afrique de l’Est se tournent vers cette nouvelle sources d’énergie soutenus par la Banque africaine de développement.
La Banque de développement d’Ethiopie a déclaré fin janvier qu’elle allait débloquer 20 millions de dollars dans les cinq prochains mois pour démarrer des projets de géothermie dans le pays. Cette annonce fait suite au prêt de 40 millions de dollars accordé en mai 2012 par la Banque mondiale au pays pour l’aider à développer les énergies renouvelables et à trouver des alternatives à l’hydroélectricité qui pèse aujourd’hui pour 85 % dans le mix énergétique éthiopien. Cet argent devrait couvrir les premières campagnes d’exploration et de prospection menées par le secteur privé du pays dans la vallée du grand rift.
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Un potentiel de 20 000 MW
L’Ethiopie espère ainsi rejoindre rapidement le club très fermé des producteurs d’énergie géothermique qui compte actuellement une vingtaine de pays à travers le monde, dont un seul africain, le Kenya. Le nombre de pays issus du continent devrait pourtant rapidement augmenter dès les prochains mois. La géothermie a en effet le vent en poupe ces derniers temps dans l’Est de l’Afrique, à mesure que la région révèle son potentiel en la matière, estimé à plus de 20 000 MW par la Banque africaine de développement (BAD). Depuis qu’elle participe à hauteur de 150 millions de dollars au financement de la centrale kenyane de Menengai, la banque a pour ambition « d’accompagner le développement accéléré du vaste potentiel géothermique encore inexploité de l’Afrique de l’Est », a expliqué Tonia Kandiero, la représentante de la BAD en Tanzanie, lors de la dernière conférence géothermique du rift africain, organisée à Nairobi en novembre dernier. En plus de Menengai, dimensionnée pour produire 400 MW et attendue pour démarrer sa production en 2016, les experts de la banque travaillent également avec Djibouti pour développer une centrale de 50 MW sur le lac Assal, tout en aidant l’Ethiopie, la Tanzanie ou encore les Comores à financer leurs projets.
Accompagner le développement du vaste potentiel géothermique encore inexploité de l’Afrique de l’Est
Le Kenya en pointe
L’Afrique ne produit encore que 2 % de l’énergie géothermique mondiale, loin derrière les Etats-Unis, les Philippines et l’Indonésie. Premier pays africain à avoir pris le virage de la géothermie au début des années 80 avec l’aide technique de l’Islande notamment, le Kenya entend rapidement augmenter sa production actuelle estimée à 155 MW. En parallèle aux travaux lancés sur Menengai, le président Kibaki a affirmé en juillet 2012 que le Kenya allait tripler les capacités de la plus grande centrale géothermique existante sur le continent en rajoutant une quatrième tranche de 280 MW au site d’Olkaria situé à une centaine de kilomètres de Nairobi. Ce projet de 980 millions de dollars devrait être finalisé en 2014 pour permettre au Kenya de tirer un quart de son énergie de la géothermie dans les cinq ans.
Djibouti avec Sinopec
Décidé à passer au tout renouvelable d’ici à 2020, Djibouti est également en pointe pour valoriser ses ressources géothermiques estimée à 1 000 MW. Le pays a commencé par mettre en place un programme de coopération avec le Mexique, quatrième producteur mondial, avant de confirmer courant 2012 la construction de sa première centrale géothermique de 300 MW par le chinois Sinopec. Moins avancés, l’Ethiopie et la Tanzanie devraient néanmoins commencer à produire dans les toutes prochaines années, pendant que l’Erythrée et l’Ouganda étudient également le dossier pour développer leurs propres centrales géothermiques à moyen terme.
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