Le MSP attend son heure

Publié le 12 février 2006 Lecture : 1 minute.

Bouguerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas), n’a pas peur d’afficher ses ambitions politiques. « En 2012, le pouvoir sera démocratiquement à nous », déclare-t-il dans une conférence de presse tenue à Alger, début février.
Membre de l’alliance présidentielle, le chef du parti islamiste n’hésite pas à marquer sa différence par rapport à ses deux partenaires. Lorsque le FLN refuse d’évoquer toute perspective de levée de l’état d’urgence, en vigueur en Algérie depuis 1992, le MSP en fait un cheval de bataille. Quand le même FLN revendique la révision de la Constitution, le MSP se démarque de son allié en affirmant que la question n’est pas d’actualité. Lorsque enfin le gouvernement écarte toute idée d’augmenter les salaires dans la fonction publique, le MSP désapprouve la position du chef de l’exécutif. « Aujourd’hui, déclare le patron de ce parti, nous soutenons l’augmentation des salaires non pas par populisme, mais parce que nous avons des arguments objectifs. »
À l’évidence, le parti de Bouguerra Soltani cherche à se présenter comme une sorte d’arbitre au sein de la mouvance présidentielle. Hier petit rival du Front islamique du salut (FIS), dissous par la justice algérienne et laminé par dix années de guerre civile, le MSP se positionne désormais comme un partenaire incontournable sur l’échiquier politique national. Grâce à une habile stratégie d’entrisme politique amorcée du temps du cheikh Mahfoud Nahnah, le fondateur du MSP, le parti peut se targuer de compter désormais pas moins de sept portefeuilles au sein du gouvernement. Cette formation peut encore se prévaloir d’une quarantaine d’élus à l’Assemblée nationale. Bien mieux, son président, Bouguerra Soltani, n’a-t-il pas été promu ministre d’État lors du dernier remaniement ministériel survenu en mai 2004 ?
Une preuve supplémentaire que le MSP compte dans le paysage politique ? Lundi 6 février, il était l’initiateur de l’important rassemblement populaire à la salle Harcha d’Alger pour protester contre la publication par un journal danois de douze caricatures du Prophète Mohammed.

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