La France d’abord

Publié le 12 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Omar Bongo Ondimba n’a pas dérogé à la règle : c’est à la France que le chef de l’État gabonais a réservé sa première visite officielle hors d’Afrique depuis sa victoire à l’élection présidentielle du 27 novembre dernier. Il est arrivé à Paris le 6 février, pour un séjour d’une semaine, à la tête d’une délégation particulièrement fournie. Dont ses plus proches collaborateurs : Pascaline Mferri Bongo Ondimba, directrice de cabinet ; Jean-Pierre Lemboumba-Lepandou, coordonateur général des affaires présidentielles ; Michel Essonghe, conseiller personnel… Quant au gouvernement, il était représenté par Jean Ping (Affaires étrangères), Paul Toungui (Économie et Finances), Richard Auguste Onouviet (Mines), Senturel N’Goma Madoungou (Petites et Moyennes Entreprises) et René Ndemezo’Obiang (Communication et porte-parole du gouvernement). « La France reste notre partenaire privilégié, mais ce n’est pas une relation exclusive », a tenu à préciser ce dernier. Pourtant, le nombre de rencontres témoigne d’un agenda chargé. Le déjeuner avec le Premier ministre Dominique de Villepin et les entretiens avec Thierry Breton (Économie et Finances), Nicolas Sarkozy (Intérieur, attendu à Libreville en avril prochain), Michèle Alliot-Marie (Défense), Philippe Douste-Blazy (Affaires étrangères), Brigitte Girardin (Coopération et Francophonie), Jean-François Copé (Budget) et Renaud Dutreil (PME, invité dans la capitale gabonaise en juin prochain pour finaliser le projet de coopération PME-PMI franco-gabonaise) ont permis de baliser le terrain avant de retrouver à l’Élysée, le 9 février, le président Jacques Chirac. Au menu : la participation de l’Agence française de développement et d’Aéroports de Paris (ADP) au financement du nouvel aéroport de Libreville ; l’accord de paix soudano-tchadien issu du sommet de Syrte des 8 et 9 février ; la réunion des ministres de la zone franc que la capitale gabonaise doit accueillir les 13 et 14 avril prochain ; et, bien sûr, la Côte d’Ivoire.
Libreville espérait un geste de Paris sur la question de la dette. En vain. « La dette du pays représente 50 % du PIB, elle est donc soutenable. Le Gabon bénéficie en outre de recettes suffisantes grâce au pétrole pour la rembourser », estime un fonctionnaire de Bercy, qui précise que le Fonds monétaire international ne dit pas autre chose ». « La France se montre compréhensive, et cette question continuera à faire l’objet de discussions », a cependant estimé René Ndemezo’Obiang.
Sur d’autres dossiers, en revanche, des avancées ont été enregistrées. Si le Gabon apprécie de plus en plus l’appétit de Pékin, notamment en matière de fer et de manganèse, il ne boude pas pour autant les investisseurs français. Omar Bongo Ondimba a mis à profit son séjour parisien pour rencontrer Michel Roussin, le « monsieur Afrique » du Medef (patronat français), ainsi que Vincent Bolloré (groupe Bolloré) – avec qui il a évoqué le projet de construction d’un port à conteneurs à Owendo – et Thierry Desmarest (Total). Il s’est également entretenu du nouvel aéroport librevillois avec le directeur Afrique de Bouygues et le patron d’ADP. En marge de la visite, Paul Toungui a pour sa part rencontré les dirigeants du groupe Vamed et discuté de la création prochaine de trois pôles hospitaliers régionaux à Makokou, Tchibenda et Lambaréné. « Nous voulons diversifier nos partenariats pour exploiter l’ensemble de nos ressources. Les Chinois ont construit avec succès le Sénat, l’Assemblée nationale, et vont livrer, en avril 2007, le nouveau siège de la Radiotélévision nationale. Mais les opérateurs économiques français ont encore toute leur place, a déclaré le porte-parole du gouvernement. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires