Tunisie : la note souveraine dégradée d’un cran

Neuf mois après avoir relégué la Tunisie dans la catégorie spéculative, l’agence de notation Standard & Poor’s abaisse une nouvelle fois la note du pays, à BB-. En raison des tensions politiques.

C’est la deuxième fois en un an que l’agence de notation abaisse la note tunisienne. © AFP

C’est la deuxième fois en un an que l’agence de notation abaisse la note tunisienne. © AFP

Publié le 19 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Standard & Poor’s justifie cette nouvelle dégradation par l’aggravation des tensions politiques dans le pays. « Même si la stabilité institutionnelle globale depuis l’éviction du président Ben Ali début 2011 est restée jusqu’à présent conforme à nos prévisions, nous pensons que les risques associés à la transition de la Tunisie vers la démocratie ont augmenté nettement au cours des dernières semaines, en particulier depuis l’assassinat du leader de l’opposition Chokri Belaïd début février », a souligné l’agence dans un communiqué.

Fragilités

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Selon elle, les tensions actuelles au sein de la coalition au pouvoir « entament sa capacité à prendre des mesures correctives proactives dans un contexte d’affaiblissement économique et financier. »

Sur le front économique, Standard & Poor’s s’inquiète des conséquences de la situation politique sur la fréquentation touristique, après une année 2012 meilleure. La baisse des recettes liées aux entrées de visiteurs pourrait peser sur la balance courante, déjà sous pression. Le déficit courant a en effet atteint environ 8% du PIB en 2012. L’agence rappelle aussi la situation délicate du secteur bancaire, affaibli par un niveau de créances douteuses élevé. Plusieurs éléments viennent toutefois en soutien de la note actuelle : la diversification de l’économie et le niveau de formation élevé. Standard & Poor’s souligne également que l’accès du pays au financement international reste important, anticipant la confirmation d’une ligne de 1,8 milliard de dollars avec le Fonds monétaire international et la possibilité d’une émission obligataire de 500 millions d’euros dans le cadre de la finance islamique.

En décembre dernier, Fitch, une autre grande agence de notation, avait également abaissé la note de la Tunisie en catégorie spéculative. En revanche, Moody’s note toujours le pays d’Afrique du Nord dans la catégorie « non spéculative ».

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