Montréal relance Kyoto

Publié le 11 décembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le Canada a accueilli, du 27 novembre au 9 décembre, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, « Montréal 2005 ». Cette conférence a attiré quelque 10 000 délégués de 180 pays ainsi qu’un millier de journalistes. Chefs de gouvernement, ministres, négociateurs, représentants d’ONG, industriels et scientifiques ont tenté de clarifier la « feuille de route » du protocole de Kyoto, adopté en 1997 et entré en vigueur le 16 février 2005. Celle-ci prévoit la réduction par une quarantaine de pays développés de leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % en moyenne entre 2008 et 2012 (par rapport au niveau de 1990). Ce qui devrait permettre de stabiliser la concentration de gaz carbonique et autres gaz nocifs, tel que le méthane, dans l’atmosphère et protéger ainsi la couche d’ozone.
Le volume de ces gaz a doublé depuis la révolution industrielle : les trois quarts des émissions annuelles (23 milliards de tonnes de CO2) sont le fait des pays développés, qui n’abritent que 15 % de la population de la planète. Elles sont issues de la combustion des énergies fossiles (produits pétroliers et charbon) par les automobiles, les camions, les avions, les industries, les centrales thermiques… Tous les pays du monde sont convaincus sauf les États-Unis, premiers émetteurs de gaz carbonique (24 % du total mondial) et non signataires du Protocole – de la nécessité de protéger l’environnement. Le président Bush exige d’abord que les grands pollueurs parmi les pays en développement – Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud – s’y engagent aussi. Ces derniers rétorquent que la pollution a été provoquée par l’industrialisation effrénée des pays du Nord. Et demandent en conséquence d’être exemptés dans la phase actuelle (2008-2012), ce que l’ONU a entériné à Kyoto et confirmé à Montréal. Tous les pays présents estiment que le temps presse. Les variations extrêmes deviennent plus fréquentes que jamais : sécheresse ici, inondations et tornades là, fonte des glaces, élévation des températures et du niveau des océans… Avec des conséquences dramatiques sur la santé, la production agricole, la disponibilité d’eau potable, la biodiversité… Face à ces menaces avérées, Montréal a servi de tremplin pour mobiliser toutes les sources de financement – Banque mondiale en tête – en faveur des projets propres dans les pays en développement et en encourageant partout l’usage des énergies renouvelables, les transferts de technologies, le stockage et la récupération du gaz carbonique. Seul problème : que se passera-t-il après 2012, date limite d’application des mesures contraignantes ?

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