Le Goliath de l’or noir
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Le pétrolier saoudien Aramco, qui contrôle quasiment toute la production du pays, pèse vingt fois Exxon. L’Arabie saoudite est le premier producteur mondial et le plus grand exportateur de brut, avec une moyenne de 11 millions de barils par jour (b/j). Aramco a récemment dévoilé un programme d’investissement de 50 milliards de dollars qui devrait permettre de passer à 12,5 millions de b/j en 2009. À titre comparatif, l’Irak et le Venezuela produisent chacun moins de 3 millions de b/j, un niveau auquel aucune entreprise privée ne parvient. En clair, Aramco est le Goliath du pétrole.
Pour combien de temps ? Les pétropessimistes, dont plusieurs géologues indépendants, estiment que Riyad ne possède pas autant de réserves qu’il le prétend, et pensent, en outre, que le monde s’approche du pic de production. Matthew Simmons, un financier spécialisé dans les investissements en énergie, écrit que les champs de pétrole saoudiens sont dans un si piètre état que les niveaux de production actuels ne pourront pas perdurer. Fort heureusement, il y a des raisons de penser que ce pessimisme est excessif. Récemment, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié son rapport annuel, consacré aux sources d’énergie du Moyen-Orient et d’Afrique. Et conclut qu’il y aurait suffisamment de réserves pour répondre à la demande jusqu’en 2030. Elle estime même que la production saoudienne peut encore augmenter, jusqu’à atteindre 18 millions de b/j en 2030. L’objectif affiché par Aramco, une moyenne de 15 millions de b/j sur les cinquante prochaines années, ne paraît donc pas si absurde.
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