Hassan Bernoussi

Directeur des investissements extérieurs au ministère des Affaires économiques et générales

Publié le 11 décembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique/L’intelligent : Pourquoi avez-vous choisi le thème de « l’investissement socialement responsable » ?
Hassan Bernoussi : Pour susciter le débat et informer nos entreprises que 4 000 milliards de dollars par an sont réservés aux investissements socialement responsables dans le monde. Il est important de s’intéresser à cette manne, ne serait-ce que pour en capter 1 %. Compte tenu de la mutation du commerce international et de l’instauration de nouvelles formes de barrières non tarifaires, les entreprises qui ne respectent pas les critères de responsabilité sociale et environnementale seront exclues des marchés financiers et ne pourront plus exporter vers les pays du Nord. Les entreprises marocaines ont intérêt à saisir l’opportunité de leur mise à niveau pour introduire ces nouveaux critères. C’est à cette condition qu’elles pourront pérenniser leur croissance et multiplier leurs débouchés. Les deux précédentes éditions des Intégrales ont présenté l’état d’avancement des réformes liées à l’investissement et contribué à mobiliser les opérateurs nationaux et internationaux. Les chiffres en témoignent : les investissements directs étrangers (IDE) sont passés de 500 millions d’euros par an à la fin des années 1990 à 2,5 milliards d’euros en moyenne aujourd’hui. L’objectif de la troisième édition est de présenter ce nouveau label, et d’appeler les entreprises à l’adopter, au même titre que les normes ISO.
J.A.I. : Comment suivre et contrôler l’efficacité sociale d’un investissement ?
H.B. : Le recours à des agences de notation spécialisées, comme Vigeo, permet de mesurer l’engagement social et environnemental de l’entreprise, suivant des référentiels universels et spécifiques, tenant compte des réalités locales. Ainsi, Vigeo a audité une cinquantaine d’entreprises marocaines – aussi bien des filiales de multinationales que des PME-PMI – candidates aux douze prix de la Responsabilité sociale, remis par le Premier ministre Driss Jettou aux cours de ces Intégrales.
J.A.I. : La conférence annuelle d’Anima [Réseau euroméditerranéen d’Agences de promotion des investissements] s’est tenue en marge des Intégrales, avec pour objectif de créer une agence régionale de promotion des investissements. Ce projet vous paraît-il crédible, vu la concurrence entre les pays du pourtour méditerranéen ?
H.B. : Au lieu de s’épier à distance, les agences de promotion de l’investissement des pays du sud de la Méditerranée sont appelées à partager leurs expertises et leurs expériences. L’objectif est de les tirer vers le haut, de créer une émulation positive. Rien ne les empêche de poursuivre leurs actions individuelles pour attirer les investissements.

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