Droits de polluer à vendre

Publié le 11 décembre 2005 Lecture : 1 minute.

La mise en oeuvre du protocole de Kyoto sur la préservation de la couche d’ozone passera par les… marchés boursiers. Telle est la conclusion pour le moins inattendue de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui s’est tenue du 28 novembre au 9 décembre à Montréal. Ce nouveau « marché mondial du carbone » est lié au Mécanisme de développement propre (MDP) lancé par Kyoto. Le MDP est destiné à financer les projets dans des pays pauvres qui favorisent la réduction des émissions de gaz carbonique et autres gaz à effet de serre : utilisation des énergies renouvelables, récupération et stockage des mauvais gaz dans des puits, centrales hydrauliques… Plus de cinq cents projets ont été reçus par le MDP. Tous donneront à leurs promoteurs le droit de recevoir des « certificats de réduction » (CER) négociables en Bourse. Qui a intérêt à acheter dès aujourd’hui ces CER ? Les compagnies occidentales pollueuses, aux termes du protocole de Kyoto. Il s’agit en effet là d’une sorte de taxe au profit des non-pollueurs. Les transactions sur les CER s’élèvent actuellement à plus de 5 milliards d’euros en Europe : une tonne de CO2 est cotée à 20 euros, et beaucoup plus demain. Selon les Nations unies, le marché global des CER devrait atteindre 2 000 milliards de dollars en 2012, date limite fixée par le protocole de Kyoto aux pollueurs pour se racheter.

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