BCEAO : vers un intérim ?
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La nomination de Charles Konan Banny à la primature ivoirienne pourrait mettre en suspens la bataille pour la succession à la tête de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Konan Banny, dont le mandat de gouverneur s’achève officiellement le 31 décembre 2005, aurait rejoint Abidjan avec la garantie de retrouver son poste à la fin de la transition ivoirienne, programmée en octobre 2006. L’un des deux vice-gouverneurs actuels, le Burkinabè Damo Justin Baro ou le Nigérien Ali Badjo Gamatié, assurerait l’intérim jusqu’à cette date. Un tel scénario s’est déjà produit : Alassane Dramane Ouattara avait été nommé Premier ministre de Côte d’Ivoire en 1990 pour remettre le pays sur les rails, sans pour autant quitter la direction de la banque.
La Côte d’Ivoire, à qui revient le poste de gouverneur depuis la création de l’institution compte tenu de son poids économique et financier, pourrait favoriser cette solution. Ou alors proposer d’autres candidats. Les noms de Paul Antoine Bohoun Bouabré et Dacoury Tabley, administrateur de la Côte d’Ivoire à la Banque africaine de développement (BAD), ont été avancés, mais le premier ne serait pas très chaud. En outre, le président ivoirien Laurent Gbagbo fait face à une fronde de ses homologues du Sénégal et du Niger, tenants de la rotation des postes régionaux au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Niamey soutient la candidature d’Ali Badjo Gamatié pour succéder à Konan Banny. Mais le nouveau Premier ministre ivoirien, qui n’entretient pas de bonnes relations avec le Nigérien, pourrait peser de tout son poids pour empêcher cette nomination. La France, partenaire financier de la zone franc, a également son mot à dire. « La question est très délicate. Paris pourrait favoriser une solution intérimaire et remettre la question à plus tard pour ne fâcher personne alors que la transition ivoirienne prend un nouveau virage », explique un spécialiste du dossier. En attendant, Konan Banny a confié l’intérim, selon les procédures normales de la Banque, à Damo Justin Baro, l’un des deux vice-gouverneurs. Les chefs d’État de l’UEMOA et Paris devront se mettre d’accord sur un nom d’ici au 31 décembre, car au-delà de cette date, la BCEAO se retrouverait confrontée à un vide juridique. La solution retenue sera-t-elle annoncée à Bamako, le 15 décembre, lors du conseil d’administration de la BCEAO, ou le lendemain, lors du Conseil des ministres de l’UEMOA ?
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