Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 11 novembre 2007 Lecture : 5 minutes.

Africom, pourquoi ?
– À la fin de son second et dernier mandat, G.W. Bush décide de créer Africom (le centre de commandement militaire américain pour l’Afrique) en vue de poursuivre son éternelle guerre contre le terrorisme international.
Mais une question fondamentale se pose : pourquoi, d’un côté, Bush veut-il combattre et abattre l’obscurantisme religieux qui enfante le terrorisme international et pourquoi, de l’autre, ferme-t-il les yeux sur la prolifération des chaînes religieuses satellitaires dans le monde arabo-musulman, chaînes qui endoctrinent des jeunes désespérés et d’un niveau intellectuel faible pour faire d’eux des recrues d’Oussama Ben Laden ?
Faut-il penser que ces chaînes servent les intérêts de l’administration Bush ?
Fathi Tounakti, Hammam Lif, Tunisie

« Un des pays les plus pauvres »
– Pourquoi les journalistes français, pour parler de certains pays africains, évoquent-ils toujours leur pauvreté ? Ils diront par exemple : « Le Tchad, l’un des pays les plus pauvres du monde. » Même chose pour le Mali, le Burkina, le Niger, la République centrafricaine, etc. Bref, pour presque toutes les anciennes colonies françaises.
Ce type de qualificatif ne donne-t-il pas aux jeunes Français une très mauvaise image des pays africains et ne renforce-t-il pas leur complexe de « supériorité » par rapport aux populations de ces pays ?
H.K., Lausanne, Suisse

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Marchands de rêves
– La tentative avortée d’arracher des enfants tchadiens à leur famille par une association française (lire J.A. n° 2243) est l’expression de l’état d’esprit qui anime les Occidentaux, selon lesquels nul bonheur ne peut exister en Afrique. Elle est aussi l’instrumentalisation de la détresse des familles des deux côtés de la Méditerranée par des marchands de rêves. Pis, c’est une atteinte aux droits de l’enfant, puisque à aucun moment n’a été pris en compte l’intérêt de ces petits. C’est enfin une atteinte au droit international car l’association concernée n’a pas eu l’aval des autorités françaises. Puisse cette malheureuse aventure ne jamais se reproduire.
Pierre-Paul Dika, docteur en droit, Reims, France

Discrimination génétique
– Fadela Amara, la secrétaire d’État française à la Ville, a doublement raison. Non seulement elle a bien fait de dire ce qu’elle pensait du test ADN (le fameux « c’est dégueulasse ») instauré par la loi Hortefeux sur l’immigration, mais elle a également raison de ne pas démissionner du gouvernement. L’acceptation de l’ouverture ne signifie pas pour autant l’obligation de se taire, et encore moins le reniement de ses convictions – de femme de gauche, en l’occurrence. C’est à l’intérieur du « système » que sa voix est audible et son action utile. Avec l’amendement Mariani sur le test ADN, il y a de quoi se révolter quand on est attaché aux valeurs républicaines.
À l’heure où l’on s’apprête à légaliser l’adoption par les couples homosexuels, on instaure pour les étrangers candidats au regroupement familial le test ADN où l’on réduit la filiation à des données biologiques. Le test ADN ou la discrimination génétique des familles
Ali Darhlal, Talence, France

Qu’espérer d’Annapolis ?
– Initialement prévue pour le début de novembre, reportée pour la fin du même mois, la conférence internationale qui aura lieu à Annapolis (Maryland, États-Unis) représentera-elle une nouvelle opportunité pour faire avancer le processus de paix moribond depuis près de huit ans ?
Le gouvernement d’Ehoud Olmert, affaibli par sa mésaventure libanaise ainsi que par diverses affaires de corruption touchant son chef, est-il en mesure de prendre des décisions pour faire avancer la cause de la paix ?
Du côté palestinien, les choses ne sont pas plus réjouissantes. Mahmoud Abbas possède-t-il la légitimité suffisante pour négocier un accord historique au nom du peuple palestinien ?
Pour ce qui est du parrain américain de la conférence, tout donne à croire que cette initiative trop tardive et un peu timide comparée aux efforts consentis par l’administration Clinton ne représente qu’une maigre consolation pour un président qui n’a fait que multiplier les échecs depuis qu’il est à la tête de son pays.
Je me rappelle avoir lu sous la plume d’un observateur averti de la scène proche-orientale que trois conditions doivent être réunies pour qu’un processus de paix puisse avancer : un dirigeant israélien et un dirigeant palestinien ayant tous les deux l’envergure suffisante pour prendre des décisions historiques ; un engagement américain résolu, seul capable de pousser les deux parties dans le sens de la conclusion d’un accord.
On ne peut échapper au constat qu’aucune de ces trois conditions n’est remplie en ce moment.
Dr Moez Hammami, Radès, Tunisie

De Jaunde à Yaoundé
– J’ai lu avec intérêt votre « J.A. répond » sur l’origine du nom de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun (J.A. n° 2439, page 118).
Ici circule une légende selon laquelle un Allemand, arrivant sur le site actuel de Yaoundé, se retrouve devant un notable éwondo (la population qui occupait alors les lieux) et lui demande le nom de la localité. Le dignitaire éwondo, ne comprenant pas l’allemand, répond dans sa langue : « Yé Éwondo » (« Qui, les Éwondos ? »). L’Allemand aurait alors noté « Jaunde », que les Français transformeront par la suite en Yaoundé.
Didier Ngono, ministère de l’Agriculture, Yaoundé, Cameroun

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Kouchner a raté sa vocation
– Précisons d’abord que les socialistes qui ont rejoint Sarkozy ne l’ont pas fait par conviction mais par opportunisme. La réserve socialiste compte beaucoup trop d’éléphants. Sarkozy, en fin prédateur, a senti cela, il leur a tendu une perche, qu’ils se sont empressés de saisir.
Pour ce qui est de Bernard Kouchner, on doit lui reconnaître des talents d’acteur. Il affectionne beaucoup les postures cinématographiques. Rappelez-vous l’histoire du sac de riz en Somalie. Lors de la conférence de presse qu’il a tenue en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, questionné sur ses déclarations malheureuses et belliqueuses concernant l’Irak et l’Iran, dans l’incapacité de fournir des réponses cohérentes et argumentées, il s’est livré à des gesticulations et à des mimiques dignes du comédien Aldo Macione, ce qui a provoqué la stupeur, puis l’hilarité des présents.
La diplomatie française nous a habitués à plus de sérieux et de retenue, même dans les moments difficiles. Monsieur Kouchner, lui, a raté sa vocation : acteur.
Jamel Eddine Bouadiba, Le Kram, Tunisie

Sarko et Ségo : marions-les
– La classe politique française vit au rythme des problèmes de couple. Hier, c’étaient les socialistes, François et Ségolène, qui se séparaient lorsque l’échec de la candidate était confirmé. Quel aurait été le sort du couple en cas de victoire ? On ne le saura jamais. La seule chose évidente, c’est que le navire prenait l’eau.
Pour la droite, c’est pis. Voilà un homme qui marie un jour un couple. Des années après, il se met en ménage avec la dame qu’il a mariée. Puis il se brouille avec elle. Ils se réconcilient, avant de divorcer. La rapidité avec laquelle la séparation a été officialisée ainsi que le moment choisi pour l’annoncer sont étranges. Mais restons-en là, s’agissant d’un problème de vie privée.
On dit souvent que c’est au pied du mur que le maçon est jugé. Alors il est grand temps pour « Sarko » de démontrer aux Français qu’il est leur président à tous. En épousant « Ségo », il rassemblera autour de lui les 17 millions de Français qui n’ont pas voté en sa faveur, et sa réélection en 2012 sera dans la poche.
Jean N., courriel

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