Un marché algérien de 100 milliards de dollars

Les chantiers prévus dans le cadre du programme de soutien à la croissance se concrétisent. Les Arabes et les Chinois sont en première ligne.

Publié le 11 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

L’entreprise égyptienne Orascom Construction Industries (OCI) vient de remporter plusieurs contrats dans le secteur algérien du bâtiment et des travaux publics (BTP), pour un montant global de plus de 85 millions de dollars. Le 10 octobre, elle a annoncé avoir décroché auprès du ministère de l’Habitat, pour 18,4 millions de dollars, la construction de l’école française internationale. La société s’est également vu confier le chantier de la future faculté de droit, pour 47 millions de dollars. C’est elle aussi qui sera chargée de l’extension de l’usine de tabac de la société Steam, basée à Koléa, pour 21 millions de dollars.
Ces bons résultats s’ajoutent à d’autres investissements, déjà en cours. En mai 2007, la société avait acquis 60 % du capital de l’entreprise algérienne Samba, spécialisée dans la production d’agrégats, pour 8 millions de dollars. Enfin et surtout, OCI est partenaire du géant français Alstom sur un projet de construction de deux centrales électriques de Sonelgaz, la compagnie algérienne de gaz et d’électricité. Le tandem est en concurrence avec l’américain General Electric, associé à l’espagnol Iberdola. Le contrat représente 2,3 milliards de dollars.
OCI enchaîne donc les bonnes affaires en Algérie, un pays qu’elle connaît bien et où elle n’est pas totalement inconnue, puisqu’elle appartient au même groupe qu’Orascom Télécom, le numéro un de la téléphonie mobile nationale. Un pays dont le secteur BTP connaît aussi un boom depuis quelques années : en 2005, il a progressé de 11 %, selon la mission économique française à Alger.

Les Européens en retrait
Profitant de la manne pétrolière, le gouvernement est en grande partie à l’origine de sa bonne santé. Le président Bouteflika a lancé, pour 2005-2009, un Plan complémentaire de soutien à la croissance, dont le montant s’élève à 140 milliards de dollars. Près de 70 % de cette somme sont consacrés au développement des infrastructures de base. L’objectif de construire un million de logements en cinq ans a été fixé. Une enveloppe spéciale de 12 milliards de dollars est par ailleurs consacrée aux grands travaux publics, dont la construction de l’autoroute est-ouest à laquelle participe, évidemment, OCI.
Sur le terrain, l’entreprise égyptienne est en concurrence avec les Chinois, qui, en compagnie des investisseurs koweitiens et saoudiens, ont été les premiers à saisir les opportunités. « Ils ont une longueur d’avance sur les géants mondiaux du BTP, qui surestiment le risque et n’osent pas investir », explique un observateur avisé du secteur.
Les Européens, en effet, se montrent frileux. Le français Bouygues Construction, l’un des leaders du secteur, a pourtant récemment créé une filiale algérienne, la Byalge (Bouygues Algérie), qui a en charge la construction de la nouvelle ambassade de Grande-Bretagne. Le gouvernement algérien l’avait également sollicité pour construire 10 000 logements sociaux, mais il a finalement décliné son offre, jugée trop chère. Le 31 octobre enfin, Bouygues s’est porté candidat à l’appel d’offres pour la construction du centre des conventions de Sonatrach. Un dossier dans lequel son principal concurrent n’est autre que l’incontournable OCI.

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