Mystérieux Phéniciens
Publié le 11 novembre 2007 Lecture : 1 minute.
Il est des noms dont la simple évocation est porteuse de résonances mystérieuses. C’est le cas des Phéniciens, peuple de navigateurs et de commerçants établi sur les côtes du Liban actuel et qui rayonna sur le pourtour méditerranéen au cours du premier millénaire avant l’ère chrétienne. L’Institut du monde arabe, à Paris, a eu l’heureuse idée de leur consacrer sa grande exposition de fin d’année*. De l’imposant sarcophage à la simple amulette, plus de quatre cent cinquante objets sont présentés. Ils proviennent de quelque soixante-dix établissements, dont le Louvre, partenaire de la manifestation.
Mystérieux, les Phéniciens le demeurent en effet. Leur origine, déjà, ne fait pas l’unanimité. Sont-ils les héritiers des Cananéens de la Bible ? Certains les disent originaires du fin fond de l’Arabie. S’ils ont développé l’un des premiers alphabets de l’histoire humaine, ils n’ont laissé aucune uvre littéraire. Leur architecture, de même, demeure mal connue, bien peu de leurs monuments ayant supporté les outrages du temps. Leur statuaire, en revanche, témoigne de l’intensité de leurs échanges avec les différentes civilisations de la région, telles ces statuettes couvertes de hiéroglyphes égyptiens.
De Chypre au Maroc en passant par la Sardaigne et l’Espagne, les Phéniciens ont ouvert de multiples comptoirs. Mais il n’y a qu’au nord-ouest de la Tunisie que ce peuple pacifique créa une véritable colonie. Il s’agit, bien sûr, de Carthage, à quelques encablures de Tunis, dont la fondatrice, Elissa, est connue sous le nom de Didon. Malgré la destruction de la ville par les Romains en 146 avant J.-C., de nombreuses traces de la civilisation phénicienne en terre d’Afrique subsistent, à commencer par les fameux ports puniques et le tophet (sanctuaire à ciel ouvert) de Salammbô.
* La Méditerranée des Phéniciens, de Tyr à Carthage, Institut du monde arabe, du 6 novembre 2007 au 20 avril 2008. Voir sur www.imarabe.org
