Ailleurs en Europe…

Publié le 11 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Les autres pays européens sont-ils aussi sévères que la France pour la délivrance de visas aux Africains ? Depuis le 1er mai 2004, la politique de visas court séjour – moins de trois mois – est harmonisée au sein des pays signataires de l’accord de Schengen, et donc identique d’un consulat à l’autre, qu’il soit belge, italien, espagnol, néerlandais, allemand Théoriquement seulement. Car, dans la pratique, il existe quasiment autant de règles que d’États.
Le nombre de pièces justificatives à fournir, les délais d’attente et les taux de rejet peuvent différer considérablement d’une administration à l’autre. En 2006, à Casablanca, 11,8 % des ressortissants marocains ayant fait une demande de visa court séjour au consulat espagnol ont essuyé un refus (soit 5 149 rejets), contre 18,1 % de ceux qui se sont adressés au consulat français (soit 13 445 rejets) et 26,7 % de ceux qui se sont tournés vers le consulat belge (soit 3 560 rejets). Idem à Abidjan : la même année, le taux de refus pour l’Espagne s’élève à 29 % (380 rejets), contre 53 % pour l’Allemagne (1 400 rejets).
Pourtant, il devrait être aussi facile, ou difficile, d’obtenir un visa court séjour pour la Belgique que pour les Pays-Bas ou la Grèce. Chacun de ces pays appartient en effet à l’espace Schengen, créé en 1985 pour abolir le contrôle aux frontières intérieures des 16 États membres (dont 13 pays de l’Union européenne). Le Malien qui a obtenu un visa pour passer quelques semaines de vacances en France doit pouvoir se rendre en Allemagne, en Espagne, en Suède avec le même document Mais l’information circulant parfois difficilement entre les consulats présents dans un même pays d’origine, il arrive qu’un demandeur de visa voie son dossier rejeté dans un consulat et accepté dans un autre. Un coup de tampon sur le passeport est censé avertir le fonctionnaire du refus. Alors, il suffit de perdre son passeport et d’en refaire un
Pour les États membres, le système Schengen impose une solidarité parfois gênante. Depuis la rupture des liens diplomatiques entre la France et le Rwanda, en novembre 2006, l’ambassade à Kigali a fermé. Devant se rendre en France à l’occasion d’un colloque, deux membres de l’Association de défense des intérêts des rescapés du génocide (Ibuka) se sont adressés, en avril dernier, à la représentation diplomatique belge, qui représente les intérêts français, pour obtenir leur visa. Cette dernière, après avoir consulté Paris, leur a finalement opposé une fin de non-recevoir. (Pour cause de dossier incomplet, a par la suite indiqué le ministère des Affaires étrangères, et non en raison de leur nationalité.)
Ce qui ne varie pas d’un pays à l’autre, ce sont en revanche les tarifs. En janvier 2007, le prix d’un visa court séjour est passé de 35 à 60 euros. Pour tous, et partout.

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