Que faire de Charles Taylor ?
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Les candidats à l’élection présidentielle sont divisés sur le sort à réserver à Charles Taylor, l’ancien président libérien qui vit en exil à Calabar, au sudest du Nigeria, depuis le mois d’août 2003. Accusé de crimes contre l’humanité, notamment pour le soutien qu’il a apporté au Front révolutionnaire uni (RUF), mouvement rebelle sierra-léonais qui s’est illustré en mutilant de nombreux civils, il est sous le coup d’une demande d’extradition émise par le Tribunal spécial des Nations unies pour la Sierra Leone. Le président Olusegun Obasanjo a répondu qu’il ne remettrait son hôte à la justice que si celui-ci ne respectait pas les termes de l’accord lui permettant de bénéficier de l’asile
politique, et qui lui interdit notamment toute ingérence dans la politique libérienne. À moins que le nouveau président élu lui en fasse la demande.
George Weah estime que l’ancien président « doit avoir le droit de se défendre des accusations qui pèsent contre lui », mais ne se prononce pas sur l’extradition, ménageant ainsi la part de son électorat composée des exmiliciens gouvernementaux. Ellen Johnson-Sirleaf, elle, est plus incisive. Elle dénonce les agissements de son ex-adversaire pour déstabiliser le pays à distance, et compte sur une enquête des autorités nigérianes pour le prouver. Roland Massaquoi estime pour sa part qu’il n’existe encore aucune preuve
permettant d’étayer ces soupçons.
Le candidat américano-libérien, Varney Sherman, avocat de profession, remarque, quant à lui, que Taylor doit être jugé pour des crimes commis contre des Sierra-Léonais et non contre des Libériens, et déclare que son éventuelle comparution n’aura donc que peu d’incidence sur la réconciliation nationale. Seul Charles Brumskine, ancien compagnon de Taylor et vice-président du Sénat sous son régime, se dit favorable à la comparution immédiate de son ex-patron.
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