Cacophonie diplomatique
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Nommés, pour certains il y a plus de quatre mois dans le cadre de l’« Accord global et inclusif » de redistribution des postes entre les différentes parties au pouvoir à Kinshasa, une douzaine de nouveaux ambassadeurs de la RD Congo n’ont toujours pas rejoint leur lieu d’affectation. Motif : bien qu’un budget de 2 millions de dollars ait été alloué au financement de leur installation (et au rapatriement de leurs prédécesseurs), pas un sou n’a encore été débloqué.
Aux termes de cet accord, qui ressemble fort à une « usine à gaz », les postes d’ambassadeurs en France et au Gabon reviennent aux amis du vice-président Jean-Pierre Bemba ; le RCD Goma d’Azarias Ruberwa (autre vice-président) s’octroie la Grande-Bretagne, les États-Unis et l’Union européenne ; l’« opposition politique » (notamment le parti d’Étienne Tshisekedi) se voit attribuer la Chine, l’Italie et la République tchèque ; et le mouvement Maï Maï prend l’Angola. Quant au président Joseph Kabila, il conserve la Belgique, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, entre autres.
Tout cela fait un peu sourire – et grincer des dents les bailleurs de fonds – quand on connaît la situation d’extrême précarité qui prévaut depuis des années au sein des représentations de la RD Congo à l’étranger. Et quand on sait, surtout, que le vainqueur de l’élection présidentielle prévue en juin 2006 aura évidemment à coeur de changer la plupart de ces nouveaux ambassadeurs de transition, afin de placer ses propres hommes.
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