Bruxelles et Pékin renouent les fils

Publié le 11 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Bruxelles et Pékin ont enterré provisoirement la hache de guerre en signant, le 6 septembre, un accord sur l’écoulement des produits textiles chinois bloqués aux frontières européennes. Et sauvé ainsi in extremis le 8e sommet annuel entre la Chine et l’Union européenne (UE), qui s’est déroulé dans la capitale chinoise en présence du président en exercice de la communauté, le Premier ministre britannique Tony Blair.
Quelque 80 millions de pièces d’habillement étaient bloquées dans les ports européens depuis le 20 juillet. Motif principal : le dépassement très rapide pour certaines catégories de produits (pull-overs et pantalons notamment) des quotas d’importation fixés pour 2005 aux termes de l’accord signé le 10 juin à Shanghai entre l’UE et la Chine pour tenter de réduire le flot des importations provoqué par la fin du régime général des quotas textiles le 1er janvier. À l’issue d’âpres négociations, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, et le ministre chinois du Commerce, Bo Xilai, ont accepté de couper la poire en deux. Une moitié des articles vont être autorisés à pénétrer sur le marché européen, en surplus des quotas qu’ils avaient négociés en juin. L’autre moitié le sera en contrepartie d’une réduction des contingents pour l’année 2006 ou d’une minoration de ceux de 2005, d’autres catégories de vêtements n’ayant pas encore atteint leur plafond. L’accord obtenu permet aux deux grandes puissances de sauver la face et de préserver l’essentiel de leur partenariat économique. Les Européens ne peuvent se permettre d’être écartés du marché chinois où ils placent leurs produits de haute technologie, notamment les avions. De son côté, Pékin a tout intérêt à garder un accès privilégié à l’un des marchés les plus rémunérateurs du monde. Ironie de l’histoire : Européens et Américains ont longtemps plaidé pour l’ouverture de l’économie chinoise et l’adhésion de l’empire du Milieu à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Aujourd’hui, Pékin ne revendique que son bon droit de vendre où bon lui semble. Sans restriction aucune.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires