Il était une fois My Lai

Publié le 11 juin 2006 Lecture : 1 minute.

Le matin du 16 mars 1968, 120 soldats de la Charlie Company, appartenant à la 11e brigade d’infanterie légère, pénètrent dans le village vietnamien de My Lai. Quand ils regagnent leur base, quatre heures plus tard, ils n’ont pas essuyé le moindre tir ennemi, mais ils laissent derrière eux 504 cadavres d’hommes, de femmes et d’enfants. Des civils. La veille, ils avaient été informés qu’ils pourraient régler leurs comptes avec le 48e bataillon vietcong qui les harcelait depuis un mois, tuant 4 d’entre eux et en blessant 38. Du bataillon vietcong, aucune trace.
L’ampleur et les conditions du massacre ne furent connues de l’opinion américaine qu’en novembre 1969, par un article du journaliste Seymour Hersh. Il avait recueilli les confidences d’un vétéran du Vietnam, Ronald Ridenhour, qui n’était pas à My Lai, mais à qui des membres de la Charlie Company avaient raconté ce qui s’y était passé. Ridenhour avait précédemment alerté la Maison Blanche, le Pentagone et le Congrès. Après enquête, en septembre 1969, deux mois avant la parution de l’article de Hersh, le lieutenant William Calley, qui commandait la Charlie Company, fut inculpé de meurtre. À son procès, il déclara que son chef, le capitaine Ernest Medina, lui avait donné ordre de nettoyer My Lai. « Pas de quartier ».
Calley fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, mais ne passa que trois jours en prison. Assigné à résidence à Fort Benning, en Géorgie, sur instructions personnelles du président Richard Nixon, il fut libéré en 1974. Ce fut la seule sanction.

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