Edwige-Grâce Madzé Badakou
Reine de beauté et ballon rond
Publié le 11 juin 2006 Lecture : 3 minutes.
Miss Togo 2004, Miss Fespam 2005 (le Festival panafricain de musique qui se déroule tous les deux ans à Brazzaville) et Miss Mondial 2006 : la Togolaise Edwige-Grâce Madzé Badakou a réussi la passe de trois en devenant, le 1er juin, à l’Europa Park de Rust, une petite ville du sud-ouest de l’Allemagne proche de la frontière française, la première reine de beauté de l’histoire de la Coupe du monde de football. Elle acquiert ainsi une renommée internationale que son palmarès – déjà bien fourni pourtant – n’avait pu lui apporter jusqu’à présent
À la veille de la compétition sportive la plus médiatique après les jeux Olympiques, la nouvelle ambassadrice de charme de la grand-messe du ballon rond a remporté un concours de beauté original. Calqué sur le Mondial, il réunissait trente-deux concurrentes originaires des pays qualifiés pour Allemagne 2006. Comme les Éperviers togolais, Edwige-Grâce Madzé Badakou s’est donc retrouvée dans un groupe G où elle a dû affronter, au premier tour, une Française, une Suissesse et une Sud-Coréenne. Elle a ensuite battu ses sept autres adversaires qui, comme elle, avaient réussi à sortir en tête de leur « poule ».
En guise de corps arbitral : un jury constitué d’anciennes gloires du sport allemand et de célébrités. Il comptait notamment une ex-championne de gymnastique rythmique, Magdalena Brzeska, ainsi que les anciens internationaux de football Karlheinz Förster, Mario Basler et Horst Heldt. Walter Escheiler, l’arbitre du match Pérou-Italie de la Coupe du monde 1982, dont le roulé-boulé consécutif à une bousculade avec le joueur péruvien José Velasquez est resté dans les annales, faisait également parti des « sélectionneurs ».
Présenté comme un événement s’inscrivant dans le cadre des festivités du Mondial, la manifestation n’est pourtant pas une création de la Fédération internationale de football (Fifa). C’est la Miss Germany Corporation (MGC), l’équivalent du comité Miss France, qui a piloté le projet, le premier du genre pour une compétition de cette ampleur. Si elle en profite bien sûr, la Fifa tient pourtant à s’en démarquer. « Cela n’a rien à voir avec le Mondial », affirme l’association basée à Zurich. Par crainte d’une nouvelle polémique sur la place des femmes sur la planète football ? Ces dernières semaines, les rumeurs concernant l’invasion de l’Allemagne, l’un des rares pays européens à avoir légalisé la prostitution, par des filles venues surtout de l’Est, mais aussi d’Afrique, a déjà provoqué un véritable tollé
Loin de ces considérations, et après une première apparition dans la tunique jaune de la sélection togolaise, Edwige-Grâce Madzé Badakou s’est pliée aux défilés en robe de soirée puis en maillot de bain, indissociable cérémonial de ce genre de scrutin. À l’arrivée, son sourire radieux, son mètre soixante-quatorze et ses cinquante-six kilos ont fait la différence. Ils lui ont permis de devenir reine d’un jour, avec pour dauphines l’Espagnole María Garrido Baez et l’Équatorienne Katty López Saman. Un couronnement qui lui a aussi donné l’occasion de s’offrir quelques jolis joujoux. Outre un chèque de 2 000 euros, une robe de soirée estimée à 3 500 euros confectionnée par le couturier Alfredo Pauly et une séance photos pour le magazine Player, celle qui n’est encore qu’une jeune étudiante de 24 ans, tout juste diplômée d’une maîtrise en management international, a reçu les clés d’un cabriolet Mini Cooper estimé à un peu plus de 20 000 euros. Mis à sa disposition pendant un an, elle pourra l’utiliser en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en Italie mais l’histoire ne dit pas si elle pourra l’emporter au Togo ! En contrepartie, la lauréate devra faire plusieurs apparitions lors des matchs du Mondial, ainsi qu’à l’occasion des cérémonies officielles qui se tiendront en marge de l’événement.
Comme elle l’avait déjà déclaré au dernier Fespam, Edwige-Grâce Madzé Badakou veut, elle, se servir de son nouveau titre pour promouvoir la paix, l’environnement et les artistes de son pays. Quant aux Togolais, ils sont ravis Même si un prêtre vaudou a prédit la qualification d’Adebayor et de ses coéquipiers pour les huitièmes de finale, le pays est, quoi qu’il arrive, assuré de ramener au moins un trophée des bords du Rhin !
