L’exemple burkinabè

Publié le 11 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Le Burkina Faso : ses cascades géantes situées à Banfora dans l’extrême Ouest, la cérémonie du faux départ du Mogho Naba (le roi des Mossis), ses soubresauts politiques, ses « chars » déambulant dans les artères des grandes villes, ses marchés aux couleurs si chamarrées et l’embellie régulière de ses indices sanitaires et sociaux. Contrairement aux infrastructures, qui se soustraient plus difficilement au regard des visiteurs particulièrement nombreux en cette période de Fespaco, l’amélioration d’un taux de mortalité ou d’un niveau de scolarisation passe souvent plus inaperçue qu’un pont ou qu’un aéroport flambant neuf. Pourtant, même si le contexte de fragilité dans lequel évoluent ses 12 millions d’habitants est régulièrement rappelé au détour d’une épidémie de méningite, ces indices soulignent l’évolution très positive du « Pays des hommes intègres » depuis plusieurs années.
Selon une récente étude de l’Agence internationale pour le développement (IDA), filiale de la Banque mondiale, le taux de mortalité infantile est en effet passé de 107 en 1995 à 97 en 2006. Sur la même période, la mortalité des moins de 5 ans a reculé de 204 à 184 , et le taux brut de scolarisation primaire a progressé de 39 % à 56 %. Quant à l’extrême pauvreté, elle se situe aujourd’hui à 42 %, contre 54 % en 1998. Malgré de lourdes contraintes exogènes, les Burkinabè se sont enrichis dans le même temps grâce à une croissance moyenne située autour de 5 % par an durant la période 1995-2005, contre 0,73 % entre 1980 et 1994. L’an dernier, leur revenu annuel a atteint 400 dollars, contre 240 dix ans auparavant.
Des « résultats tangibles » donc, selon l’institution de promotion du secteur privé, même s’il reste beaucoup à faire pour sortir le pays des profondeurs du classement établi par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), lequel provoque d’ailleurs chaque année l’ire et la frustration de sa classe politique.
« C’est sur la stabilité politique de ces quinze dernières années, conjuguée au passage à un système plus ouvert d’économie de marché, que cette croissance et ce déclin de la pauvreté ont pu s’asseoir », claironne l’étude dans ses conclusions, comme pour mieux cautionner le virage libéral amorcé à la fin des années 1980. Un tournant critiquable à certains égards, mais qui est à l’origine des progrès enregistrés.

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